Search

Les ex-magasins Dia vivent leurs dernières heures

Environ 240 magasins Dia n’ont pas reçu d’offre de rachat sérieuse, sur les 273 ex-magasins mis en vente par le groupe de distribution alimentaire.

Le Carrefour City du 236 rue de Vaugirard, dans le 15e arrondissement de Paris, a tout de la petite supérette de proximité classique implantée en milieu urbain : deux salariées affairées dès l’ouverture à installer</a> les produits sur des rayons déjà bien fournis, des clients qui passent en caisse avec pour seul achat une petite bouteille d’eau ou une barre chocolatée. « Les grandes courses avec des montants d’achats plus importants, c’est en fin de journée, à partir</a> de 15 heures », indique Pekri, l’une des employées de ce magasin situé juste à côté du siège du parti Les Républicains. Aucune indication, à l’intérieur ou sur la devanture, ne laisse entendre</a> que le magasin vit peut-être ses derniers jours.

Et pourtant, fin juin, cet ancien commerce alimentaire du réseau de hard-discount Dia – racheté par Carrefour au groupe espagnol en 2014 –, devrait fermer</a> ses portes, s’il ne trouve pas de repreneur d’ici au 4 juin. Il fait partie des 240 magasins environ qui n’ont pas reçu d’offre de rachat sérieuse sur les 273 ex-magasins Dia mis en vente par le groupe de distribution alimentaire. Ces magasins sont cédés par Carrefour dans le cadre du vaste plan de transformation annoncé, fin janvier, par son PDG, Alexandre Bompard (réduction de coûts de 2 milliards d’euros dès 2020, plan de départs volontaires de 2 400 personnes au siège du groupe, passage en location-gérance de cinq hypermarchés en France…).

Une restructuration qui menaçait directement 2 100 employés de l’ancien réseau Dia. Les directeurs de ces magasins ont reçu pour consigne de ne pas parler</a> à la presse. « J’ai peur d’avoir des ennuis », confie l’un d’eux.

Lire aussi :   En Chine, Carrefour lance son premier magasin connecté

Malgré d’importants investissements faits, pendant plus de deux ans, pour transformer</a> ces supérettes en Carrefour Contact, Contact Marché et Carrefour City, beaucoup n’avaient pas réussi à trouver</a> leur équilibre économique et cumulaient, depuis trois ans, des pertes globales de 150 millions à 200 millions d’euros. « Les gens étaient habitués à Dia, et c’est vrai que maintenant, il y a beaucoup de magasins alimentaires », constate Marie, une employée du magasin de la rue de Vaugirard. Même Les Républicains de l’immeuble voisin « sont beaucoup venus au début, mais là ils viennent moins », poursuit-elle. Le parti politique, lui aussi, a prévu de vendre</a> son siège de la rue Vaugirard pour éponger</a> une dette de 55 millions d’euros, mais en y restant locataire.

« Je n’ai pas encore trouvé »

La date butoir pour les offres de reprise des ex-Dia a été fixée au lundi 4 juin. « C’est après cette date que les choses vont se mettre</a> en place, car jusque-là quelqu’un peut se présenter</a> pour faire</a> une offre de reprise. Quand on saura que le magasin va fermer, cela va déclencher</a> les propositions de reclassement. Mais on travaille normalement jusqu’au bout. Les clients qui ont entendu ces histoires de fermetures de magasins nous posent des questions », raconte Marie, qui n’a pas encore reçu de proposition de reclassement.

L’entreprise a assuré que d’ici à l’été, chacun des salariés concernés par les fermetures recevra trois offres de reclassement, localisées et individualisées, dont au moins deux en interne. « Je ne vais pas me faire de souci, je ne suis pas la seule dans ce cas-là. Je viens même de poser</a> mes vacances, qui ont été acceptées », explique-t-elle, très pragmatique. Avant d’ajouter : « C’est même mieux si ça n’est pas repris, car si c’est un franchisé, ce serait une tout autre convention collective, et ce serait moins bien », indique-t-elle, en se remémorant la pénibilité des conditions de travail chez Dia, son ancien employeur, lorsqu’« il fallait soulever</a> le carton entier pour le mettre en rayon. Là, il faut le dépiauter</a> pour mettre les produits un à un. Même si la routine, ça fatigue, c’est quand même moins lourd ». Et, « comme nous, on est géré par Carrefour, on ne se fait pas de souci », ajoute-t-elle.

Ou enfin si, un peu. Habitant à Clamart avec 40 minutes de trajet aujourd’hui pour rejoindre</a> le magasin, elle avoue aimer</a> son métier, mais accepterait difficilement de faire plus d’une heure de transport en commun pour aller</a> travailler</a>. « Dans ce cas, je chercherais peut-être ailleurs », lance-t-elle.

Sa collègue Perki, elle, n’aura pas cette chance. En CDD jusqu’à fin juin, elle doit se chercher</a> un autre employeur. « Mais je n’ai pas encore trouvé », souffle-t-elle. Les clients, eux, iront probablement faire leurs achats dans le Carrefour City situé 700 mètres plus loin. Un magasin qui se frotte déjà les mains d’avoir récupéré une partie de la clientèle du Leader Price en travaux situé sur le trottoir d’en face, et espère ainsi, d’après ses caissières, « récupérer des clients ».

Let's block ads! (Why?)

https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/06/04/les-ex-magasins-dia-vivent-leurs-dernieres-heures_5309080_3234.html

Bagikan Berita Ini

Related Posts :

0 Response to "Les ex-magasins Dia vivent leurs dernières heures"

Post a Comment

Powered by Blogger.