
"Les promesses n'engagent que ceux qui y croient", disait Charles Pasqua… En 2014, lors de l'acquisition des activités énergies d'Alstom pour 13,5 milliards de dollars, l'Américain General Electric s'était engagé à créer mille emplois nets en France d'ici à fin 2018. Et à défaut, l'Américain devra payer une amende de 50.000 euros par emploi non créé. Aujourd'hui, on le sait, cette promesse ne sera pas tenue. Le PDG de GE John Flannery l'a dit au ministre de l'Economie Bruno Le Maire. GE étant "confrontée à un environnement difficile du fait de l'évolution défavorable de ses marchés historiques dans le secteur de l'énergie", cet engagement est "hors d'atteinte". Ce qui ne constitue pas une réelle surprise, car ces dernières années, la demande de grosses turbines pour les centrales électriques s'est fortement repliée, notamment en Europe. Il y a deux ans, GE annonçait 6.500 suppressions de postes dont 590 en France. Et en novembre dernier, John Flannery dévoilait un plan prévoyant 20 milliards de dollars de cessions d'actifs. Le successeur de Jeff Immelt indiquait que la performance de la division énergies d'Alstom était "très décevante". Un mois plus tard, dans le cadre d'un plan d'économies de 3,5 milliards de dollars, il annonçait la suppression de 12.000 emplois, notamment en Allemagne, au Royaume-Uni et en Suisse. La France (comme les Etats-Unis) était épargnée. Mais à ce moment-là, la promesse des 1.000 emplois semblait déjà très aléatoire. D'autant qu'un plan social qui pourrait conduire à la suppression de plus de 300 postes sur 800 était annoncé à l'usine GE Hydro d'Alstom à Grenoble.
Une amende de 34 millions d’euros?
Auditionné à l'Assemblée nationale, Arnaud Montebourg qui s'était dès le départ opposé à la vente d'Alstom à GE, a dit tout le mal qu'il pensait du groupe américain. "Je ne peux pas considérer que l'accord a été respecté, puisqu'il y a déjà des pertes d'emplois qui ont été observées et donc le gouvernement doit faire respecter l'accord", avait déclaré l'ancien ministre du Redressement productif, chantre du patriotisme économique. A l'époque, le président PS de la commission d'enquête de l'Assemblée sur la politique industrielle de l'Etat avait dit que le solde était négatif de 590 postes. Un chiffre contesté par GE, qui évoque pour fin avril un solde positif de 323 emplois. Sur les mille annoncés, il en manque donc 677. Si à la fin de l'année, on est toujours dans cette même épure, le géant américain devrait payer une amende de 34 millions d'euros. Du côté de General Electric, on préfère se focaliser sur des points plus positifs. Notamment l'éolien offshore. Avec l'usine de Saint-Nazaire (350 personnes) qui va construire d'ici à 2021 la plus importante turbine au monde (12 mégawatts). Et l'unité de Cherbourg qui cherche à recruter 60 techniciens d'ici à la fin de l'année pour concevoir des pales. Avec un objectif à termes de 550 emplois.
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