La Bourse de Paris perd plus de 1% mardi matin, les investisseurs ne voyant pas de trêve se dessiner dans le bras de fer commercial qui oppose les deux premières économies mondiales. Les marchés asiatiques, et notamment chinois, ont été les premiers à réagir ce matin. L’indice Shanghai Composite est ainsi passé sous la barre des 3.000 points pour la première fois depuis septembre 2016, et clôturé en baisse de 3,78%. Les contrats à terme sur indices américains sont également dans le rouge, celui sur Dow Jones perd 365 points.
A 9h35, le Cac 40 recule de 1,09% à 5.391,25 points dans un volume d’affaires de 520 millions d’euros. Ailleurs en Europe, le Footsie londonien perd 0,69% et le Dax de la Bourse de Francfort 1,48%.
La surenchère après la riposte
Donald Trump a menacé d’imposer un droit de douane de 10% sur 200 milliards de dollars de produits chinois. Le président américain a indiqué dans un communiqué avoir demandé à Robert Lighthizer, le représentant américain au Commerce, d’identifier les produits chinois qui seront soumis à cette nouvelle taxation. Donald Trump a justifié sa position par la décision de Pékin de répliquer aux tarifs touchant 50 milliards de ses produits. La Chine a annoncé qu’elle prendrait des mesures « qualitatives » et « quantitatives » si Washington publie une nouvelle liste de tarifs douaniers à l’encontre de ses produits. « Trump semble employer une tactique similaire à celle utilisée face à la Corée du Nord, en jouant l’intimidation afin d’obtenir un avantage dans les négociations, analyse Kota Hirayama, économiste marchés émergents chez SMBC Securities, cité par Reuters. « Le problème est que ce genre de tactique ne marche pas avec la Chine », nuance-t-il.
Ces nouvelles tensions incitent les intervenants à privilégier les actifs dits refuge comme le yen ou les emprunts d’Etat, dont les rendements se détendent, tandis que les grands exportateurs, les valeurs industrielles, et celles liées aux matières premières et au luxe sont attaquées. ArcelorMittal, Peugeot, Airbus, Kering et Hermès figurant parmi les plus fortes baisses du Cac 40, qui ne compte aucune hausse.
Les valeurs technologiques sont également sous pression à l’image de leurs homologues chinoises ce matin, et notamment de ZTE alors que Sénat américain a voté un amendement visant à rétablir l’interdiction de vendre des composants américains au groupe télécoms chinois. STMicroelectronics plie ainsi de plus de 3%.
Les grands rendez-vous du jour comme le sommet franco-allemand de Meseberg et le symposium de Sintra organisé par la BCE devraient être relégués au second plan. Le discours de Mario Draghi devrait néanmoins être commenté par les analystes.
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