
Renault (actionnaire de Challenges) annonce ce jeudi un investissement de plus d'un milliard d'euros dans l'électrique en France d'ici à 2022. Le constructeur français va notamment introduire sur le site nordiste de Douai (Renault Scénic, Talisman, Espace) une nouvelle plateforme électrique de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, pour créer un deuxième site de production de véhicules électriques. En parallèle, la firme au losange compte doubler les capacités de production de la Zoé et de la future Zoé II à Flins (Yvelines) et tripler celles de moteurs électriques à Cléon (Seine Maritime) avec une nouvelle génération à partir de 2021. Renault va également investir sur le site d'utilitaires de Maubeuge (Nord) pour la production de la prochaine génération d'utilitaires-ludospaces Kangoo, dont le dérivé Kangoo Z.E. " L'accélération de nos investissements en France pour le véhicule électrique va permettre d'améliorer la compétitivité et l'attractivité de nos sites industriels français ", souligne Carlos Ghosn, PDG de Renault, dans un communiqué.
Les effectifs repartent en France à la hausse
Alors que la production de Renault en France a été divisée quasiment par deux en dix ans, Renault s'est engagé à maintenir une production minimale dans l'Hexagone avec le signature des accords de compétitivité en 2013, renouvelés début 2017. La production a atteint 860.000 unités en France en 2017. Le choix des véhicules électriques en France s'explique. Les modèles à forte valeur ajoutée subissent une moindre pression sur les coûts, car la concurrence est moins forte. Par ailleurs, ils sont plus faciles à assembler et nécessitent moins d'heures de travail. L'impact d'un coût salarial élevé est donc moins prégnant que pour un modèle essence ou diesel. Par rapport à 2005, année record pour la production de véhicules en France, les effectifs de Renault ont diminué de 32% sur le territoire national. Mais ils ont commencé à remonter légèrement. La firme au losange comptait 47.711 salariés dans l'Hexagone (au 31 décembre 2017), soit une hausse annuelle de 3%, après une hausse de 1,4% en 2016.
Faire de la France un grand pôle électrique est toutefois une bonne nouvelle… à relativiser. Les voitures électriques demeurent encore un segment marginal. Renault a vendu l'an passé 41.000 véhicules " zéro émission " à peine. Soit 1% de sa production. Eric Feunteun, directeur de programme " zéro émission " de la firme tricolore, estime toutefois que les ventes " progresseront fortement cette année ". Sur ce mini-créneau de la voiture électrique, Renault reste tout de même le premier acteur en Europe, selon les données du constructeur, devant l'américain Tesla et Nissan. Côté modèles, la petite Renault Zoé demeure le véhicule électrique le plus populaire. A l'échelle du monde, c'est en revanche la firme californienne Tesla qui domine devant le chinois BAIC, Nissan, un autre chinois, ZD, et son compatriote BYD. Renault n'arrive que derrière, d'après le fournisseur de données JATO.
Huit modèles électriques à venir
Dans le domaine électrique, outre le futur véhicule électrique à bas coûts destiné d'abord à la Chine, Carlos Ghosn, triple patron de l'Alliance, avait annoncé, le 15 septembre 2017, " douze nouveaux modèles zéro émission dans les six ans sur des plates-formes communes " pour l'ensemble de l'Alliance franco-nippone. Les autonomies des modèles pourraient alors dépasser les 600 kilomètres. Avec cette nouvelle salve de véhicules, le dirigeant espère rester le numéro un mondial de l'électrique. Pour Renault seul, qui détient 25% du petit créneau de l'électrique en Europe aujourd'hui, " 8 modèles électriques et 12 modèles électrifiés " seront proposés, d'après le plan " Drive the Future " présenté le 6 octobre dernier et qui prend fin en 2022.
Les électriques doivent représenter " 20% de l'offre " du constructeur français à la fin du plan. Les véhicules électriques seront aussi vendus au Brésil ou en Inde. Grâce à une architecture commune avec Nissan et Mitsubishi, Gilles Normand, directeur de l'électrique chez Renault vise une " baisse des coûts de recherche-développement de 40% et des coûts de batteries de 30% ". Plus de 500.000 modèles purement électriques ont été à ce jour commercialisées par l'Alliance.
Par ailleurs, l'Alliance va multiplier les modèles hybrides rechargeables, en utilisant notamment la technologie de Mitsubishi sur son actuel " SUV " Outlander. Renault développera des modèles sur cette base. Au total, 30% des modèles vendus par l'Alliance seront en 2022 électrifiés, c'est-à-dire purement électriques ou hybrides, prévoit le triple dirigeant. La future Clio V, commercialisée tout début 2019, sera vendue dans une version hybride.
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