TVA : les taux réduits dans le collimateur

Le sujet est explosif. Pour la première fois depuis des années, le gouvernement se dit prêt à revoir les taux réduits de TVA dont bénéficient certains secteurs.

On pense aussitôt à la restauration qui bénéficie d’un taux réduit de TVA de 10%. C’est Bruno Le Maire qui a mis les pieds dans le plat. Le gouvernement est à la recherche d’économies dans le maquis des aides aux entreprises qui coûtent 140 milliards d’euros par an. Parmi ces aides, il y a donc les taux de TVA réduits, qui font perdre à l’Etat plus de 50 milliards d’euros de recettes. Pas toujours de manière totalement justifiée. Cet argent ne serait-il pas mieux dépensé autrement? C’est la question que pose le ministre de l’Économie.

Et les restaurateurs se sentent visés ?

Oui car avec le recul, plusieurs études ont montré que la baisse de TVA avait eu des effets assez éloignés de ce que l’on prévoyait au départ. D’abord plus de la moitié des bénéfices ont été empochés par les restaurateurs car la baisse de la TVA n’a pas été vraiment répercutée sur les prix. Ensuite, ce cadeau fiscal était censé créer des emplois: il en a créé un peu, en effet, mais à un coût cinq à six fois plus élevé que les baisses de charges sociales. Autrement dit, la baisse de TVA est peu efficace sur le plan social. Mieux vaut, avec le même budget, financer d’autres mesures de baisses de charges. C’est cette opération vérité que propose Bruno Le Maire. Au risque de diviser. Car à Bercy, son collègue du Budget Gérald Darmanin n’est pas du tout prêt à toucher à la TVA sur les restaurateurs.

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