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Dépakine : Sanofi a trois mois pour respecter les limites d'émission

Un nouveau chapitre s'ouvre dans l'affaire Dépakine. France nature environnement (FNE) et l'association Sepanso 64 comptent porter plainte prochainement contre Sanofi. Motif ? L'usine de Mourenx (Pyrénées-Atlantique) du labo pharmaceutique, qui produit notamment l'antiépileptique, rejetterait des « matières dangereuses à des taux astronomiques ».

Située dans le bassin industriel de Lacq, l'usine de Mourenx est autorisée à rejeter dans l'air cinq composés organiques volatils (bromopropane, toluène, isopropanol, valéonitrile et propène) dans la limite globale de 110 mg/m3. Or, « elle en émet en réalité 770.000 mg/m3, soit 7.000 fois plus que la norme autorisée », affirme la FNE dans un communiqué publié lundi.

Une enquête lancée par Sanofi

De son côté, Sanofi assure que les populations ne sont pas exposées « à des niveaux supérieurs aux seuils fixés par la réglementation ». Ce lundi dans la soirée, Sanofi a cependant arrêté son site de Mourenx.

« Sanofi Chimie décide d'engager dès aujourd'hui l'arrêt de la production de son site de Mourenx, et d'opérer les améliorations techniques annoncées et indispensables à un retour à la normale », a déclaré le groupe dans un bref communiqué, précisant avoir diligenté une enquête interne « pour mieux comprendre les causes et l'historique de la situation ».

Pas de réouverture sans mise en conformité

Ce mardi matin, gouvernement a donné mardi trois mois au groupe pharmaceutique pour revenir aux limites d'émission de rejets toxiques. « Toutes les conditions en matière d'émissions et d'absence de risques pour les salariés et les riverains devront être réunies pour que l'Etat puisse autoriser une reprise de l'activité du site », ont ainsi indiqué le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, et la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, dans un communiqué commun.

« Des prélèvements et analyses seront effectués par des laboratoires indépendants sur le site et dans son voisinage pour s'en assurer », ajoutent-ils. Toutefois, à l'instar de Sanofi, ils assurent que « les mesures et analyses effectuées immédiatement ont établi que ces dépassements ne présentaient pas de dangers pour les riverains à court terme ».

Dépassements des normes

Selon la FNE, la situation concernant le bromopropane qui entre dans la composition du valproate de sodium ( le principe actif de la Dépakine  accusé de causer des malformations chez les foetus si elle est ingérée durant la grossesse) serait plus inquiétante encore, avec deux dépassements mesurés à 90.000 fois et 190.000 fois la norme selon des mesures réalisées en octobre et mars.

« Sanofi n'a communiqué cette information à la préfecture qu'en mars dernier [...], six mois après avoir constaté ces dépassements, alors qu'il aurait dû le faire immédiatement », affirme l'association qui s'appuie sur un rapport la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL, voir le document ci-dessous).

Sanofi a engagé un plan d'actions sur le site

Comment de tels dépassements ont-ils été possibles ? Le fait que « Sanofi ne contrôlait pas ses trois colonnes (de l'usine), mais une seule. Jamais contrôlées, les deux autres ont envoyé ces quantités astronomiques de polluants dans l'air », poursuit la FNE qui, avec l'association Sepanso 64, demande l'arrêt immédiat des pollutions quitte à envisager la fermeture administrative du site. Toutes deux comptent porter plainte. « La plainte est rédigée. Nous nous déciderons après la visite du site prévue mercredi avec la DREAL », précise aux Echos Patrick Mauboules de la Sepanso 64.

De son côté Sanofi, qui fait l'objet d' une action de groupe émanant de l'association de défense des victimes de la Dépakine, affirme avoir diligenté une étude d'impact sanitaire auprès d'un organisme indépendant.

« Un plan d'actions a immédiatement été engagé par le site qui a mis en place une unité de collecte et de traitement des rejets afin de les réduire significativement. Cette unité est en cours de démarrage », précise son communiqué. Sanofi ajoute que la période de maintenance initialement prévue du 23 juillet à la mi-août, a été anticipée de dix jours pour procéder à des analyses et des installations complémentaires.

Le document de la Direction régionale de l'Envionnement

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https://www.lesechos.fr/industrie-services/pharmacie-sante/0301946571088-depakine-france-nature-environnement-va-porter-plainte-contre-sanofi-2190832.php

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