Le calendrier s’étire. Les coûts s’envolent. Au lancement du chantier de Flamanville (Manche) en 2007, EDF tablait sur une mise en service du premier EPR français pour 2012 et une facture de 3,3 milliards d’euros. Cet échéancier a depuis été maintes fois revu sous l’effet des nombreux déboires vécus par ce chantier. Au point que le premier EPR ouvert, en juin, l’a été à Taishan, en Chine, après neuf ans de travaux.
Le réacteur français, lui, continue sa série noire avec l’annonce mercredi 25 juillet par EDF d’un nouveau report d’un an et d’un surcoût de 400 millions. Le début de la production est désormais renvoyé au début 2020 et l’addition totale portée à… 10,9 milliards d’euros.
Un nouveau contretemps dû à la détection en avril de problèmes sur le « circuit secondaire principal » où chemine de l’eau sous pression et de la vapeur entre le générateur de vapeur et la turbine produisant l’électricité.
Nouveau retard pour l’EPR de Flamanville
De nombreuses anomalies repérées sur les soudures
Sur 150 soudures à vérifier, EDF en a passé 148 au crible. Les deux autres seront inspectées avant la fin du mois. Déjà, moult anomalies ont été repérées. Il apparaît ainsi que 33 présentent un défaut qui devra être « réparé » et que 20 autres vont devoir être refaites « pour prendre en compte les exigences de haute qualité ». Enfin, EDF va discuter avec l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN) du sort de dix autres soudures qui ne répondent pas parfaitement aux normes visées.
Pour expliquer ces malfaçons, EDF met en avant la complexité de ces opérations, qui ne ressemblent en rien à des soudures classiques. Il s’agit en effet de tuyaux de 50 à 75 centimètres de diamètre, dont l’épaisseur peut aller jusqu’à 5 cm.
Souder de tels tubes prend huit semaines car il faut passer 100 fois autour du tuyau, soit au total près de 800 mètres de soudure. Une opération de « haute technologie » compliquée par « le croisement de la taille de la soudure et du niveau de perfection exigée », plaide Laurent Thieffry, directeur du projet Flamanville.
Des travaux longs et coûteux
Alors que le chantier était dans une phase « de finition et d’essai », ce nouvel épisode va nécessiter des travaux longs et coûteux. Même si EDF prévoit de mobiliser 200 personnes dont 30 soudeurs pour les réparations, le réacteur ne pourra pas être chargé en combustible fin 2018 comme prévu.
Ce sera au mieux fin 2019. Renvoyant le raccordement au réseau, au mieux, à début 2020. Un nouvel horizon sur lequel Xavier Ursat, directeur exécutif chargé des nouveaux projets nucléaires, se dit « très confiant ».
INFOGRAPHIE - La difficile mise en place des projets d’EPR français dans le monde
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