
Les organisations de pilotes, hôtesses et stewards se retrouvent à 10 heures. Un rendez-vous social qui intervient alors que le PDG du groupe Air France-KLM, Benjamin Smith, a pris ses fonctions lundi dernier.
Le climat social à Air France va-t-il s'apaiser avec l'arrivée du nouveau PDG du groupe Air France-KLM?
En tout cas, le nouveau patron d'Air France-KLM Benjamin Smith semble ouvert à la discussion: il recevra jeudi prochain l'intersyndicale de la compagnie Air France «pour trouver une solution et sortir du conflit» sur les augmentations des salaires réclamées par les syndicats, a annoncé vendredi la CGT. L'ex-numéro deux d'Air Canada a pris ses fonctions lundi dernier, un mois après sa nomination. Ben Smith «a rencontré plusieurs organisations syndicales cette semaine» et «s'est engagé à négocier avec l'intersyndicale la semaine prochaine», afin de «sortir du conflit que connaît Air France depuis février», indique la CGT dans un communiqué. L'intersyndicale a mené quinze jours de grève entre le 22 février et le 8 mai pour réclamer des hausses salariales.
L'intersyndicale de la compagnie aérienne, composée des neuf organisations de pilotes, hôtesses et stewards (SNPNC, FO Air France, CGT Air France, Unsa Aérien, CFTC, SNPL, Alter, Solidaires Sud Aérien et SNGAF) s'est réuni ce vendredi matin.
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Avant l'arrivée effective de Benjamin Smith, l'intersyndicale a projeté de durcir le conflit. Face à des négociations au point mort et faute d'entente sur l'action à mener, elle a finalement affiché sa volonté de renouer le dialogue avec la direction. «L'objectif de cette intersyndicale est de faire le point sur ces différents entretiens, et notamment de déterminer s'il a tenu le même discours ou non à chaque syndicat, dans la mesure où nous avons été reçus séparément», explique Vincent Salles de la CGT au Figaro.
La question salariale toujours en suspens
Dans les faits, le nouveau patron a d'abord rencontré les représentants des pilotes, puis ceux des autres corps de métier. «Leur premier rendez-vous [NDLR: avec les pilotes] s'est très bien passé», a ainsi indiqué la direction, citée par Challenges. «Ben a l'avantage d'être un passionné du monde aérien et de connaître les problématiques des pilotes, les questions de flotte, de maintenance ou de réseau». Interrogé au micro de RTL, Philippe Evain, président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) a comparé l'arrivée de Ben Smith à «un vent de fraîcheur». «On a eu devant nous une personne jeune, passionné d'aérien, qui se montre extrêmement motivé par le challenge qu'elle a à relever», a-t-il affirmé. «On [lui] fait confiance (...). Tout le monde dans l'entreprise a envie de trouver une solution».
Reçue mercredi, la CGT reconnaît que Benjamin Smith est «très à l'écoute». «Nous avons tenu à lui rappeler le contexte de son arrivée à savoir le rejet de la politique salariale mais également de la politique d'austérité menée par la direction», complète Vincent Salles. «Nous avons fait comprendre que les salaires constituaient un préalable à toute discussion». La question salariale est à l'origine du conflit social lancé depuis le début de l'année, marqué par de nombreuses grèves et ayant conduit, après un référendum, au départ du PDG du groupe, Jean-Marc Janaillac. L'intersyndicale réclame, toujours, une augmentation générale de 5,1% des salaires. Cette hausse correspond à l'inflation sur la période 2012-2017, une revendication qui l'avait amenée à faire 15 jours de grève entre le 22 février et le 8 mai. Ces dernières ont coûté 335 millions d'euros, un impact récemment qualifié de «majeur» par le directeur financier du groupe, Frédéric Gagey.
Une rencontre la semaine prochaine?
Le patron d'Air France-KLM va-t-il prendre le dossier à bras-le-corps? Dans une vidéo diffusée en interne lundi, lors de son arrivée, Benjamin Smith a annoncé la couleur et mis en garde contre «les luttes internes». «[Elles] ne font qu'une seule chose: elles offrent nos clients sur un plateau à nos concurrents», a rapporté La Tribune . «Nous ne pouvons pas nous permettre d'être arrogants et de croire que nous avons plus de droits sur nos clients que nos concurrents. (...) Se battre contre nos concurrents et non contre nous-mêmes est la clé de notre succès».
Pour autant, le nouveau PDG ne semble pas opposé au dialogue. «Au terme de notre rencontre avec Monsieur Smith, nous avons obtenu que l'intersyndicale soit reçue la semaine prochaine», explique Vincent Salles, qui indique par ailleurs que la confirmation de la date de ce rendez-vous devrait intervenir ce vendredi. La réunion de l'intersyndicale intervient alors que la gouvernance d'Air France est en question. Le directeur général de la compagnie, Franck Terner, pourrait en effet céder sa place. Selon les informations de BFM Business, qui cite des sources «proches de la compagnie aérienne», deux noms ont été évoqués par Anne-Marie Couderc, actuelle présidente non-exécutive du groupe, Nathalie Stubler et Bruno Mettling. «La première dirige Transavia, la compagnie low-cost d'Air France», rappelle ainsi le média économique. «De son côté, Bruno Mettling est administrateur d'Air France depuis quatre ans».
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