
Après six mois de crise, 15 jours de grève et le départ du PDG, du directeur général et du DRH, les principaux syndicats d'Air France ont ratifié ce vendredi un accord sur une hausse générale des salaires de 4 % sur deux ans. Deux jours de négociations officielles , mercredi et jeudi, précédés par un mois de discussions informelles sous l'égide du nouveau patron d'Air France-KLM, Benjamin Smith, ont permis d'aboutir jeudi soir à un projet d'accord, qui prévoit 2 % de hausse générale en 2018, avec effet rétroactif au 1er janvier mais intégrant 1% déjà consenti en février, et 2 % supplémentaires au 1er janvier 2019. Des hausses assorties de mesures spécifiques pour les plus bas salaires, telles qu'une hausse du salaire plancher, porté à 23.500 euros brut annuels. La prime d'uniforme est en outre relevée de 100 euros pour tous, à 1.500 euros par an (et 100 euros pour ceux qui n'en portent pas).
Le SNPL AF n'a pas signé
Outre la CFDT et la CFE-CGC, dont les votes semblaient acquis puisqu'ils avaient déjà signé un accord moins avantageux en début d'année, le texte a recueilli les signatures de FO, de l'Unsa et du deuxième syndicat de pilotes d'Air France, le SPAF. « Ces organisations représentatives représentent 76,4% des suffrages exprimés aux dernières élections, indique Air France dans son communiqué. Cet accord est donc valide et pourra être mis en oeuvre ».
En revanche, le principal syndicat de pilotes, le SNPL AF, n'a pas signé l'accord général, ses représentants préférant attendre d'avoir trouvé un accord sur leurs revendications catégorielles, dont l'acceptation sera soumise au vote des adhérents, conformément au vote du conseil du SNPL AF, mercredi dernier.
Premier succès pour Benjamin Smith
C'est un premier succès personnel pour Benjamin Smith, aux commandes d'Air France-KLM depuis un mois et qui s'était personnellement impliqué dans les négociations, en recevant à plusieurs reprises les principaux représentants du personnel. « Je tiens à remercier les organisations professionnelles et les équipes d'Air France pour la qualité de nos discussions ces dernières semaines et la confiance qui a prévalu dans tous nos échanges, a-t-il souligné dans un communiqué. Cette manière de travailler ensemble doit nous permettre de donner de la perspective à Air France et au groupe Air France-KLM pour les prochaines années, et de construire ainsi le futur de nos compagnies ».
Une offre inférieure aux revendications
Le projet d'accord correspond peu ou prou à la proposition formulée par Benjamin Smith le 7 octobre dernier. Elle représente une nette amélioration par rapport au 1 % de hausse proposé initialement en janvier et une petite amélioration comparée a u projet d'accord rejeté par le vote des salariés en mai (7 % d'ici à 2021 dont 2 % en 2018), qui avait ouvert une crise de gouvernance. Elle est comparable aux 4,3 % de hausse sur deux ans accordés chez KLM. Mais elle reste en deçà de la revendication, revue à la baisse, de l'intersyndicale, d'une hausse générale de 5,1 %.
Poursuite des négociations catégorielles
Pour autant, cet accord ne mettra pas fin aux négociations avec les syndicats. Après l'augmentation générale des salaires, la direction d'Air France va devoir s'atteler aux revendications catégorielles, notamment celles du principal syndicat de pilotes SNPL AF, qui représenteraient plus de 6 % de hausse supplémentaires.
La direction voudrait conditionner son accord à des gains de productivité et d'économies. Mais pour l'heure, les pistes qu'elle a proposées, comme la baisse des salaires de pilotes à l'embauche ou l'augmentation des limites annuelles d'heures de vol, n'ont pas eu l'air de séduire les représentants des pilotes.
Enjeu stratégique
L'enjeu de ces négociations avec le SNPL AF est pourtant capital pour les futures orientations stratégiques d'Air France. Si Benjamin Smith souhaite doter le groupe d'une véritable compagnie low cost long-courrier, augmenter la flotte de la low cost moyen-courrier Transavia ou relancer la filiale régionale Hop ! , il lui faudra nécessairement un accord avec le principal syndicat de pilotes sur la question du périmètre réservé d'Air France.
Par ailleurs, le projet d'accord est assorti d'une clause de revoyure en octobre 2019, en fonction de la situation économique globale. Avec le risque d'une nouvelle crispation.
https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/0600002888991-air-france-un-accord-sur-les-salaires-a-signer-avant-ce-soir-2215114.phpBagikan Berita Ini
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