
La direction d'Air France a officiellement signé ce vendredi un accord salarial avec une majorité de syndicats, comprenant une hausse générale des salaires de 4%. Seuls le SNPL, premier syndicat de pilotes, et la CGT, n'ont pas signé l'accord.
Après plusieurs mois de crise, un accord salarial a enfin été conclu entre la direction d'Air France et une grande majorité des organisations syndicales représentatives (CFDT, CFE-CGC/UNAC, FO/SNPNC, SPAF et UNSA aérien Air France). Le directeur général d'Air France, Benjamin Smith, a ainsi remercié «les organisations professionnelles et les équipes d'Air France pour la qualité de nos discussions ces dernières semaines et la confiance qui a prévalu dans tous nos échanges. Cette manière de travailler ensemble doit nous permettre de donner de la perspective à Air France et au groupe Air France-KLM pour les prochaines années, et de construire ainsi le futur de nos compagnies». Bien que la CGT et le SNPL, premier syndicat de pilotes d'Air France, n'aient finalement pas signé le texte, l'accord sera mis en oeuvre puisque les organisatons syndicales signataires représentent 76,4% des suffrages exprimés aux dernières élections. Ainsi, la CGT et le SNPL réservent leur feu vert pour l'issue des négociations propres à leurs revendications respectives, toujours en cours.
Au terme de deux réunions, mercredi et jeudi, Benjamin Smith, le nouveau directeur exécutif d'Air France-KLM, qui dirige aussi Air France jusqu'à la fin de l'année au plus tard, avait ainsi proposé aux syndicats des hausses de salaires de 2% pour 2018 et aussi pour 2019. L'intersyndicale d'Air France, regroupant des syndicats représentatifs et non représentatifs à l'origine de plusieurs grèves de février à mai (CFE-CGC, FO, Unsa Aérien, CGT, CFDT et les syndicats de pilotes SNPL et Spaf), réclamait jusqu'à présent un rattrapage des salaires de 5,1% pour la période 2012-2017.
» LIRE AUSSI - Air France KLM: le nouveau patron imprime sa marque
Dans le détail, la direction propose 2% de hausse rétroactive au 1er janvier 2018 et 2% de hausse au 1er janvier 2019, ainsi qu'une négociation annuelle obligatoire en octobre 2019. La hausse rétroactive intègre les hausses de salaires de 0,6% puis 0,4% déjà accordées en 2018.
Lors d'une réunion de plus de trois heures jeudi, la direction a «amélioré deux mesures en faveur des premières tranches de rémunération», a déclaré à l'AFP Christophe Dewatine, de la CFDT. Est ainsi prévue une «valeur plancher minimum» de 50 euros par mois pour permettre aux plus bas salaires de toucher au moins cette somme dans le cadre de la hausse de 2% au 1er janvier 2019. Environ 18.000 salariés d'Air France sur 45.000 seront concernés. «C'est une victoire pour l'Unsa Sol», qui a porté cette revendication, a réagi le négociateur de ce syndicat de personnel au sol, Farid Slimani.
Concertations internes
Par ailleurs, le montant de la prime uniforme annuelle (1 400 euros brut), versée en juin à tout le personnel hormis les pilotes et certains cadres, sera revalorisé de 100 euros pour passer à 1 500 euros au 15 juin prochain. Le projet d'accord prévoit aussi que la négociation sur les augmentations individuelles pour le personnel au sol soit désormais déconnectée de celle sur les augmentations générales de salaires.
«Les mesures nous semblent aller dans le bon sens, tant pour 2018 que 2019», a dit Bernard Garbiso, secrétaire général de la CFE-CGC, premier syndicat sur l'ensemble des personnels à Air France. «Les remontées sont plutôt positives au sein de notre organisation», a déclaré de son côté Christophe Dewatine, secrétaire général de la CFDT, premier syndical du personnel au sol à Air France. Grégoire Aplincourt, président du Spaf, deuxième syndicat de pilotes chez Air France, relève pour sa part que «l'accord reprend ce qui nous a été présenté le 6 octobre et pour lequel le Spaf avait donné un avis favorable».
» LIRE AUSSI - Air France: les syndicats saluent une première rencontre «franche et directe» avec Ben Smith
Direction comme syndicats souhaitent aller vite, alors que le conflit sur les salaires a conduit au premier semestre à des grèves coûteuses (335 millions d'euros) et à une crise de gouvernance au sein d'Air France-KLM, dont le patron Jean-Marc Janaillac, désavoué par le personnel lors d'une consultation sur un accord salarial lancée par la direction, a démissionné en mai.
Au point mort pendant plus de quatre mois, le dialogue sur les salaires a repris début octobre sous l'impulsion du nouveau directeur général d'Air France-KLM, Ben Smith, soucieux de mettre derrière lui cette épineuse question pour pouvoir s'atteler à un autre défi: la stratégie du groupe franco-néerlandais.
» À VOIR AUSSI - Air France: Ben Smith reçoit l'intersyndicale
Air France: Ben Smith reçoit l'intersyndicale - Regarder sur Figaro Live
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Air France: les syndicats signent enfin un accord sur les salaires"
Post a Comment