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L'avenir de l'usine Ascoval au coeur d'une réunion cruciale à Bercy

Paris - L'avenir de l'usine Ascoval de Saint-Saulve (Nord), menacée de fermeture, était au coeur d'une réunion cruciale mercredi entre le gouvernement, les représentants de l'entreprise ainsi que les salariés, dans l'attente d'un feu vert au projet de reprise proposé par le groupe Altifort.

La réunion, destinée à faire le point sur l'offre du groupe franco-belge, seul candidat au rachat d'Ascoval, a débuté vers 11H30 à Bercy, en présence des syndicats mais aussi de plusieurs élus, dont le président de la région des Hauts-de-France Xavier Bertrand, selon un journaliste de l'AFP sur place. 

Elle doit être l'occasion pour le ministre de l'Economie Bruno Le Maire de dévoiler aux différents acteurs du dossier les conclusions d'un audit indépendant, réalisé par le cabinet de conseil Roland Berger, sur le carnet de commandes de l'entreprise. 

"Les conclusions de cet audit seront vitales pour que l'aciérie puisse poursuivre son activité. Si l'avis est positif, derrière, les banques vont suivre", a assuré à l'AFP avant la réunion Nacim Bardi, délégué syndical CGT. 

"L'offre d'Altifort est solide. Elle permet d'avoir un carnet de commandes diversifié", a insisté de son côté Olivier Burgnies, représentant CFDT, disant "attendre beaucoup" de la rencontre organisée par Bercy, qualifiée de "décisive" par plusieus acteurs du dossier.  

Interrogé mardi à l'Assemblée nationale, le ministre a estimé que la reprise de l'aciérie Ascoval, qui emploie 281 personnes, ne pourrait fonctionner qu'"à deux conditions", à savoir "qu'il y ait un carnet de commandes qui soit suffisant" et "qu'il y ait un financement suffisant". 

"Je n'ai pas la solution à l'heure où je vous parle, ni sur le financement ni sur le carnet de commandes", a assuré le ministre, en assurant que la réponse du cabinet de conseil serait communiquée "en toute transparence aux salariés". 

"Je ne suis pas là pour vendre des rêves, je ne suis pas là pour vendre des illusions". Mais "tant qu'il y a la moindre possibilité (...) pour maintenir cette aciérie ouverte, nous ferons tous les efforts pour y parvenir", a-t-il insisté. 

- "le chaud et le froid" - 

Altifort a présenté une offre de reprise de l'usine de production d'aciers de moyenne et haute gamme impliquant que Vallourec, principal client et désormais premier actionnaire d'Ascoval, maintienne pendant un an et demi son niveau actuel de commandes. 

Or Vallourec, spécialiste des tubes en acier sans soudures et dont l'État est actionnaire à 17%, a refusé cette demande. Ses comptes sont dans le rouge, avec une perte nette de 307 millions d'euros sur le premier semestre, pour un chiffre d'affaires de 1,09 milliard. 

Cette décision a obligé le gouvernement et Altifort à travailler sur une proposition alternative, sans Vallourec. Une offre à laquelle les syndicats veulent croire, mais sur laquelle l'exécutif se montre prudent. 

"Soit le plan flotte et on le soutiendra, soit il ne flotte pas et il faudra le dire les yeux dans les yeux aux salariés", a prévenu la secrétaire d'Etat à l'Economie Agnès Pannier-Runacher, insistant sur la nécessité de "trouver une solution pérenne" pour les salariés. 

"Emmanuel Macron a promis que le site ne fermerait pas. Il faut que l'Etat prenne ses responsabilités", a mis en garde mercredi Olivier Burgnies, de la CFDT, mettant en cause l'attitude de l'exécutif. "Le gouvernement souffle le chaud et le froid, c'est usant". 

Interrogé par des journalistes avant la réunion organisée par Bercy, le directeur d'Ascoval, Cédric Orban, s'est dit lui aussi "inquiet". "Les salariés vivent très mal cette situation d'attente. On a besoin d'y voir clair", a-t-il glissé. 

La chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg doit rendre sa décision le 7 novembre, en pleine visite d'Emmanuel Macron dans la région. Selon des parlementaires LREM reçus mardi à l'Elysée, le chef de l'Etat suit avec "grand intérêt" le dossier.  

Les sidérurgistes d'Ascoval ne travaillent plus depuis le 23 octobre et ont bloqué vendredi le site de production de Vallourec à Aulnoye-Aimeries (Nord) pour mettre la pression sur le groupe et le gouvernement. 

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