
Après la polémique déclenchée par la série de messages Twitter d'Émilie, retweetée plus de 30.000 fois en moins de deux jours, Ikea France a présenté ses excuses à la jeune femme et à son père, placés en garde à vue à la suite d'un incident à la caisse d'un magasin strasbourgeois.
«Alors, cette sortie père/fille, t'en as pensé quoi?» Le 1er octobre vers 23h, Émilie et son père quittent le commissariat central de Strasbourg après une soirée haute en couleurs qui avait pourtant commencé, de façon très banale, par une virée chez Ikea. Selon la jeune femme de 21 ans, tout commence lorsqu'elle prend dans un rayon du magasin quatre boîtes de conservation en verre avec leurs couvercles. Quelques minutes plus tard, vers 20h, son père et elle se rendent à une caisse minute, où les clients scannent eux-mêmes leurs achats.
À leur sortie de la caisse, un vigile arrête le père et la fille en leur expliquant qu'ils ont mal scanné leurs boîtes. «Effectivement, il y avait un prix pour le couvercle et un autre pour le bocal, moi bien sûr j'ai pas capté donc je dis au vigile que c'est de ma faute», explique Émilie sur Twitter. Son père s'excuse et demande à payer les bocaux, d'abord auprès du vigile, puis du directeur. Le ton monte lorsque ce dernier accuse les deux clients de vol, puis appelle la police.
À son arrivée sur les lieux, une policière s'entretient avec le directeur, puis annonce au père et à la fille qu'ils vont être emmenés au commissariat pour «vol à l'étalage organisé à plusieurs», selon les termes d'Émilie. Au commissariat, ils apprennent qu'ils vont être placés en garde à vue pour 24 heures. L'étudiante panique: «Je commence à devenir blanche fluo, je leur redis qu'on juste mal bipé des tupp. [...] Je suis dans le mal complet, je commence à avoir les larmes aux yeux.»
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Émilie doit retirer son soutien-gorge, donner son ADN et être prise en photo. Après plusieurs heures en cellules séparées, une nouvelle policière fait venir la jeune fille puis son père dans son bureau pour entendre leur version. «Elle est choquée, elle ne comprend pas pourquoi on est là et elle m'explique qu'à Ikea ils sont assez sévères et qu'ils sont tout le temps en train de les appeler», relate Émilie. Père et fille sont finalement libérés. «Morale de l'histoire: scannez bien vos articles», ironise l'étudiante.
Ikea présente ses excuses
Mardi 9 octobre, plus d'une semaine après l'incident, la jeune femme décide de raconter son histoire publiquement. «À la base, je ne voulais même pas en parler sur Twitter parce que j'avais un peu peur et honte, mais [...] mon entourage était tellement choqué qu'on m'a conseillé de le faire», précise Émilie. Son thread se répand comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux. Ce jeudi 11 octobre dans la matinée, il avait été retweeté plus de 32.000 fois et aimé plus de 28.000 fois.
Près de 24 heures après la publication des messages d'Émilie, l'entreprise réagit sur Twitter. «Ikea France a été informée d'un incident survenu le 1er octobre dans l'un de ses magasins. Nous privilégions toujours le dialogue et regrettons sincèrement cette situation. Nous nous engageons à retirer notre plainte et nous présentons nos excuses», écrit la société. «Merci d'avouer vos torts», mais «si vous privilégiez autant le dialogue, ce thread n'aurait jamais existé», réplique l'étudiante, toujours sur le réseau social à l'oiseau bleu.
Contactée par Le Figaro, la jeune femme n'a pas répondu à nos sollicitations, mais s'est brièvement confiée ce jeudi matin à Europe 1. «Je n'ai vraiment pas fait gaffe», plaide Émilie, encore abasourdie par toute cette histoire: «Je me suis dit “mais c'est pas possible”, je trouve ça incroyable!». De son côté, Ikea France réaffirme au Figaro ses «regrets», ses «excuses» et sa volonté de «privilégier le dialogue». Pour le moment, l'entreprise refuse cependant d'en dire plus.
Une source policière indique au Figaro que la plainte pour vol à l'étalage déposée contre Émilie et son père a été classée sans suite par le parquet le jour même des faits, faute d'éléments suffisants pour caractériser l'infraction. Le parquet refuse pour l'instant de confirmer ou d'infirmer ces informations. «Nous avons juste fait notre travail en répondant à l'appel du magasin, en plaçant ces deux personnes en garde à vue en suivant les procédures normales, puis en instruisant cette affaire à charge et à décharge», conclut la source policière.
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