Alain Chevalier, l’un des deux fondateurs du numéro un mondial du luxe LVMH, est mort à 87 ans, a annoncé dimanche l’Elysée. Ce capitaine d’industrie a fait d’une maison de champagne, mariée à la société Louis Vuitton, un groupe international tourné vers le haut de gamme.
M. Chevalier « a mis son intelligence et son talent au service de la politique et de l’industrie, contribuant par sa vision et sa détermination à installer</a> la France à la première place dans le domaine du luxe », souligne dans un communiqué la présidence de la République, qui salue en lui un « homme visionnaire ».
Le géant français du luxe, aujourd’hui composé de 70 maisons qui emploient 150 000 personnes dans le monde, a salué quant à lui « la mémoire » d’un « grand industriel » dans un message adressé à l’Agence France Presse.
Né le 16 août 1931 à Alger, où sa famille est installée depuis 1880, ce « pied-noir d’Algérie, resté jusqu’au bout fidèle au souvenir</a> de sa terre natale » selon l’Elysée, fait des études de droit et de sciences politiques avant d’intégrer l’ENA (promotion « Vauban »), d’où il sort en 1959. Auditeur à la Cour des Comptes, il a occupé différents postes dans des ministères (aux affaires algériennes, à l’éducation nationale, à l’industrie) avant de quitter</a> l’administration pour se lancer</a> dans le privé.
« Nous avons eu la “Baraka” »
En 1970, il prend la direction générale de Moët et Chandon, alors premier groupe français de champagne, avec un but : transformer</a> peu à peu cette vieille maison de Reims en une société de produits de luxe, à vocation mondiale. Avec son président Robert de Voguë, « les choses sont allées très vite, nous avons eu la “baraka” », dira-t-il en 1974 au quotidien l’Aurore. En 1987, pour contrer</a> une éventuelle OPA sur l’entreprise, devenue Moët Hennessy, il la fusionne avec un autre géant du luxe, Louis Vuitton, alors présidé par Henry Racamier, qui décédera quant à lui en 2003.
Mais ce mariage sonne la fin de carrière pour ce pur gestionnaire. En effet, Alain Chevalier n’a jamais possédé la moindre action, que ce soit chez Moët ou plus tard chez LVMH. Absent au capital de LVMH, il ne réussit pas à stopper</a> l’avancée de Bernard Arnault, qui peu à peu, acquiert des pans entiers de l’entreprise, jusqu’à en devenir</a> le principal actionnaire.
De 1979 à 1981, il siège au CNPF, l’ancêtre du Medef, mais refuse de prendre</a> la tête du patronat français, tout comme il dit non en 1986 au poste de ministre de l’industrie que lui propose Jacques Chirac, son condisciple à l’ENA. Dans son carnet en date de samedi, le Figaro précise que le décès a eu lieu le 1er novembre à son domicile de Megève (Haute-Savoie). Ses obsèques seront célébrées mercredi après-midi à la basilique Sainte-Clotilde de Paris, précise la famille.
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