La Bourse de Paris annulait ses gains (-0,46%) de la matinée vendredi à mi-séance, rattrapée par un contexte lourd d'incertitudes politiques compromettant tout rebond durable des indices, alors que Wall Street s'apprêtait à ouvrir dans le rouge.
À 15H03 (14H03 GMT), l'indice CAC 40 perdait 23,33 points à 5.010,29 points, dans un volume d'échanges de 1,7 milliard d'euros. La veille, il avait fini en baisse de 0,70%.
La cote parisienne, qui a ouvert en hausse, a vu ses gains s'éroder au fil de la matinée.
De son côté, Wall Street s'apprêtait à ouvrir en baisse. Le contrat à terme sur l'indice vedette Dow Jones Industrial Average perdait 0,66%, celui de l'indice élargi S&P 0,60% et celui du Nasdaq, à dominante technologique, reculait de 1,15%.
"Depuis quelques semaines, nous avons l'impression que les investisseurs ont réalisé que ce que nous citions comme des éléments d'incertitudes sont devenus des risques, auxquels ils attribuent une probabilité de plus en plus importante", a observé à l'occasion d'un déjeuner de presse Jean-Louis Mourier, un économiste du courtier Aurel BGC.
Ainsi, selon lui, le ralentissement de l'économie mondiale, qui était jusqu'à présent peu pris en compte sur les marchés, mais aussi les développements autour du Brexit pèsent nettement sur les marchés actions européens depuis plusieurs semaines.
-Poids lourds europhobes-
"Le Brexit est aujourd'hui un facteur de volatilité qui est évident", a-t-il souligné.
A cela s'ajoute également le bras de fer entre la Commission européenne et Rome autour du budget, que la coalition populiste italienne refuse d'amender.
"Tous ces risques qui sont ressortis ont justifié la correction des marchés à laquelle nous avons assisté, qui a commencé début octobre puis qui s'est amplifiée", a estimé M. Mourier.
"Depuis quelques séances, nous assistons à de la variabilité des indices qui ne baissent plus franchement mais qui n'arrivent pas à rebondir", a-t-il complété.
La Première ministre britannique Theresa May a obtenu vendredi une bouffée d'oxygène dans sa défense acharnée du projet d'accord sur le Brexit, avec le soutien appuyé de deux poids lourds europhobes de son gouvernement au lendemain d'une cascade de défections.
L'influent ministre de l'Environnement Michael Gove, figure de proue de la campagne pro-Brexit, a dit avoir "absolument" confiance en elle. Le ministre du Commerce international Liam Fox a également volé à son secours.
Du côté des indicateurs, le taux d'inflation annuel dans la zone euro s'est accéléré en octobre pour atteindre 2,2%, a annoncé vendredi l'Office européen des statistiques Eurostat, confirmant sa première estimation fin octobre. En Italie, les prix à la consommation ont augmenté de 1,6% en octobre sur un an, poursuivant la tendance constatée depuis mai.
- Vallourec s'effondre -
En Italie toujours, les commandes à l'industrie ont reculé de 0,9% en septembre sur un an, après avoir augmenté de 0,8% en août et de 2,7% en juillet. L'excédent de la balance commerciale du pays est quant à lui ressorti en septembre à 1,27 milliard d'euros, un chiffre en recul de 2,98 milliards sur un an.
Les chiffres de la production industrielle pour octobre aux Etats-Unis sont encore attendus.
Sur le front des valeurs, Vivendi gagnait 3,09% à 21,67 euros, dopé par un chiffre d'affaires de 3,38 milliards d'euros au troisième trimestre, soit une augmentation de 5,5% en un an, portée notamment par la performance de sa filiale Universal Music Group (UMG).
Bolloré progressait de 2,15% à 3,80 euros alors que le chiffre d'affaires du groupe diversifié (médias, transport, logistique, stockage d'énergie) a progressé de 9% au troisième trimestre, à 5,63 milliards d'euros, porté par ses activités de transport de fret et de logistique pétrolière.
Vallourec, à l'inverse, s'écroulait de 28,48% à 2,75 euros, malgré une réduction de sa perte nette au troisième trimestre, lesté par des inquiétudes sur sa trésorerie.
CNP Assurances cédait 0,65% à 19,99 euros. Le groupe a annoncé vendredi une hausse de son bénéfice net sur les neuf premiers mois de l'année, soutenu entre autres par une dynamique porteuse en assurance-vie.
Plastivaloire perdait 11,18% à 8,90 euros. Le spécialiste de la transformation de plastiques a enregistré un chiffre d'affaires en hausse de 5% sur l'exercice décalé 2017/18 mais la hausse a été très faible (+0,1%) au dernier trimestre.
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