
Initialement prévue pour 2050, la date de sortie du diesel ferroviaire a été avancée de quinze années minimum. Cette annonce faite par Guillaume Pépy entre dans le cadre d'une volonté de verdir le réseau national, en remplaçant notamment le diesel par des trains à propulsion hydrogène.
Le trafic ferroviaire représente 1% des émissions de gaz à effet de serre, selon Guillaume Pépy, président de la SNCF. «C'est déjà trop», a-t-il jugé ce matin sur RTL . Ainsi, il n'a pas masqué sa volonté de «verdir» le réseau ferroviaire français et cela passera notamment par l'arrêt des locomotives diesels. «Chaque jour, 20% de nos trains, soit 3500 trains, roulent au diesel», affirme-t-il. L'objectif énoncé par la SNCF est donc désormais de «sortir du diesel ferroviaire en 2030-2035». La cadence est très nettement augmentée: le précédent objectif affiché était 2050.
Pour ce faire, le président de la SNCF a deux ambitions. Excluant la possibilité d'électrifier la totalité du réseau - il juge cela économiquement excessif - il souhaite d'une part transformer les diesels en hybrides pour fonctionner sur batterie en sortant des villes. Cependant, «ce n'est pas encore 100% propre», reconnaît-il. Deuxième ambition, bien plus verte celle-ci, passer rapidement aux trains à hydrogène. «C'est une technologie qui existe mais pour la calquer sur le train, nous avons beaucoup de problèmes à résoudre», déclare-t-il sur le sujet. Il évoque notamment la question des stations-service ou des règles de sécurité en la matière. «On va s'y engager à fond car c'est une vraie solution», reprend-il. Ainsi, il annonce une commande dès l'été 2019 qui sera très «probablement» faite à Alstom, pour des premiers prototypes espérés début 2022.
Des trains à l'hydrogène avant la fin du quinquennat
Pour s'affranchir du diesel sur les lignes non électrifiées, l'hydrogène se présente alors comme la meilleure solution aujourd'hui. Mandaté par le premier ministre, le député de Gironde Benoit Simian est chargé de préparer le verdissement du parc ferroviaire, dans un rapport qu'il rendra jeudi prochain. Il travaille donc notamment pour faire circuler les trains à hydrogène dans l'Hexagone «avant la fin du quinquennat». Le principe dans un premier temps serait de fonctionner par économie circulaire, s'inscrivant dans le cadre du développement durable, permettant de revaloriser les hydrocarbures rejetés dans l'air. C'est ce que l'on nomme hydrogène «gris». Pour le moment, l'hydrogène «vert», issu des énergies renouvelables, se montre trop cher et manque encore d'infrastructure pour être utilisé à l'ensemble du territoire. «Désormais nous avons la volonté politique», assure toutefois Benoit Simian au Figaro, porte-parole de l'effort récent très important fait sur le sujet. «Ce secteur n'est plus dans la phase d'expérimentation mais bien dans celle de la commercialisation avec Alstom», assure-t-il également. D'un point de vue économique aussi, le secteur de l'hydrogène est bien plus intéressant, affirme le député. Il prend pour exemple l'Allemagne qui a passé commande de «14 trains pour 81 millions d'euros», en septembre dernier. Aussi, par un avenant avec Alstom, il sera possible pour les régions de signer un contrat pour déployer des trains hydrogènes aisément.
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«L'hydrogène c'est le charbon du 21ème siècle»
En outre, il assure qu'il faudrait mutualiser les stations hydrogènes à la fois pour les trains, les bus ou les taxis, notamment. Plus de 600 sites en France produisent ou distribuent de l'hydrogène gris aujourd'hui, rappelle Benoit Simian. «L'hydrogène c'est le charbon du 21ème siècle», conclut le député. En septembre dernier, l'Allemagne a lancé le premier train à hydrogène au monde. Le PDG d'Alstom avait déclaré à ce sujet que «le train à hydrogène était prêt pour la production de série». À croire que les ambitions affichées de Guillaume Pépy pourraient tenir le calendrier.
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