
Selon le ministère de l’Intérieur, 282.710 personnes ont participé samedi aux différents blocages organisés par les Gilets jaunes partout en France. Démarrée aux aurores, la mobilisation contre la hausse des taxes sur les carburants a effectivement été conséquente. Et tant sur le terrain que médiatiquement, les Gilets jaunes ont marqué les esprits. Jusqu’à une montée en tension, samedi soir, à Paris aux abords du palais de l’Élysée où une partie des manifestants ont été dispersés par les forces de police.
Le ministère de l’Intérieur a fait état de plus de 2.000 rassemblements dans tout le pays, au cours desquels 52 personnes ont été interpellées dont 38 placées en garde à vue. Par ailleurs, plus de 200 personnes ont été blessées dont sept gravement au cours d’autres incidents.
« J’en appelle à la responsabilité de ceux qui organisent ces manifestations. Ils ont porté un message. Il est entendu », a déclaré le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, samedi soir. « Le gouvernement est attentif à toutes les mobilisations, nous devons maintenant continuer à répondre aux attentes des Français y compris en terme de pouvoir d’achat », a ajouté le ministre.
Une manifestante décédée en Savoie La journée a été endeuillée par le décès dans la matinée d’une manifestante. Au Pont-de-Beauvoisin (Isère), une conductrice qui emmenait sa fille chez le médecin a été prise de panique quand les manifestants se sont mis à taper sur sa voiture. Elle a foncé alors sur eux, percutant mortellement une femme de 63 ans, a expliqué le ministre de l’Intérieur. Cette manifestation, comme de nombreuses autres, n’était pas déclarée.
Deux policiers ont été par ailleurs blessés à Quimper après avoir été volontairement heurtés par un véhicule qui prenait part à la manifestation. Après des heurts aux abords de la préfecture du Finistère, les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes.
Dans le Pas-de-Calais, à Arras, un manifestant de 71 ans a été percuté par un automobiliste qui a tenté de forcer un barrage. Il a été hospitalisé dans un état grave mais son pronostic vital n’est pas engagé. A Strasbourg, un motard de la gendarmerie a été percuté par une voiture. Il souffre de plusieurs fractures.
Les forces de l’ordre ont également fait usage samedi de gaz lacrymogènes pour disperser des Gilets jaunes qui bloquaient l’accès au viaduc des Egratz à Passy, en Haute-Savoie. Dans l’Hérault, à Bessan, un automobiliste excédé a sorti un pistolet puis a tiré en l’air à deux reprises. Il a été interpellé. A La Réunion, aussi, un automobiliste a tiré en l’air devant des Gilets jaunes.
Des appels à la dispersion pas entendus A Dijon, entre 5.000 et 6.000 personnes se sont réunies devant le Zénith, selon la préfecture, soit l’une des plus fortes mobilisations du pays. Mais des motards sont partis vers le centre-ville alors qu’il était prévu que le rassemblement se dirige vers la rocade. Et les forces de l’ordre ont dû intervenir pour bloquer les manifestants « les plus virulents » selon la préfecture. « A la base, on voulait quelque chose de pacifique. Ça nous a échappé. On le regrette profondément », a reconnu Annie Gambon, une des quatre organisatrices de la manifestation officielle. Ces dernières avaient appelé à la dispersion dans l’après-midi, sans avoir été entendues.
Toute la France a été touchée Si la France n’a pas été totalement bloquée par les Gilets jaunes, ces derniers ont réussi à toucher toute la France. « Gilets jaunes, colère noire », « Jupiter, redescends sur terre, c’est la misère » : les manifestants ont fait passer de nombreux messages. Et nombreux se sont promis de poursuivre l’action.
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Dans le Centre-Ouest, les gilets jaunes de Châtellerault (Vienne) ont marqué les esprits, samedi. Plus de 3.000 d’entre eux ont filtré des ronds-points et bloqué les accès d’hypermarchés comme Leclerc et Auchan qui ont dû fermer leurs portes. Le tout sans incident notable. Gilbert Rabaud et Monique Ricateau, qui avaient déclaré la manifestation en préfecture, ont expliqué : « On ne bloque pas les routes mais les stations-service et les grandes surfaces, bref tout ce qui rentre dans les poches de l’État, de Macron ! » Pour eux, la hausse des taxes sur le prix des carburants est « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ». Dans le département de la Vienne, près de 8.000 gilets jaunes se seraient manifestés.
En Loir-et-Cher, la préfecture a recensé plus de 3.000 manifestants dans plus d’une quinzaine de communes. Et quelques tensions. A Blois, une personne a été transportée au centre hospitalier après qu’un automobiliste ayant forcé le barrage lui a roulé sur un pied. Deux autres blessés légers ont été pris en charge par les secours après une bousculade à Saint-Ouen (dans le Vendômois) et quelques incidents ont été constatés suite à des échauffourées entre automobilistes et manifestants, comme à Mer.
Sur les routes désertées par les automobilistes des Deux-Sèvres, 2.200 personnes avaient répondu à l’appel pour 35 barrages. Même mobilisation dans l’Indre. Parmi les gilets jaunes, Tracy qui raconte : « Vivre avec un Smic, moins de 1.100 € par mois, gelé sur deux ans, tandis que tout le reste augmente… On voit que le Président ne sait pas ce que c’est. Je suis à quarante minutes de mon travail, ma facture mensuelle de carburant est passée de 200 € à 300 €. » En Indre-et-Loire, les 1.500 gilets jaunes avaient, entre autres, ciblé le péage de l’A10, la rocade de Tours. Et quelques heurts avec des véhicules dégradés dans l’agglomération.
A Vendôme (Loir-et-Cher), à Loches (Indre-et-Loire) ou à Niort (Deux-Sèvres) certains s’étaient même donné rendez-vous ce dimanche matin pour poursuivre les blocages.
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