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Renault-Nissan : l'avenir de l'alliance est posé après la révocation de Carlos Ghosn

Dans une rue de Tokyo, le 22 novembre 2018, jour de l’arrestation de Carlos Ghosn.
Dans une rue de Tokyo, le 22 novembre 2018, jour de l’arrestation de Carlos Ghosn. KAZUHIRO NOGI / AFP

Il aura fallu quatre heures de réunion pour sceller son sort. Tard, jeudi 22 novembre à Yokohama, au sud de Tokyo, les sept administrateurs de Nissan ont décidé, à l’unanimité, de démettre Carlos Ghosn de sa fonction de président non exécutif du constructeur nippon pour des « faits graves confirmés ». Le « board » a également décidé d’écarter le directeur délégué Greg Kelly, l’un des proches du désormais ancien patron du constructeur.

Alors que la presse spéculait sur un vote serré pour arriver à une telle décision, Hiroto Saikawa, le directeur général et président de la séance, a su convaincre non seulement les administrateurs japonais, mais également les deux membres nommés par Renault, les Français Bernard Rey et Jean-Baptiste Duzan, participant à la réunion par vidéoconférence.

Les faits reprochés aux deux dirigeants, qui leur valent d’être retenus en garde à vue dans un centre pénitentiaire de Tokyo pour au moins dix jours, ont été jugés crédibles. Au-delà d’une minoration des revenus de M. Ghosn sur huit ans, et non cinq ans évoqué initialement, M. Ghosn et M. Kelly auraient utilisé de manière frauduleuse des fonds d’investissement et des notes de frais à des fins personnelles.

Selon la presse nippone, Nissan aurait acheté et rénové des résidences luxueuses à Rio et à Beyrouth grâce à des filiales installées dans des paradis fiscaux pour les mettre à disposition de son président. Dernièrement, la presse japonaise a évoqué le fait que la propre sœur de M. Ghosn serait rémunérée depuis 2002 à hauteur de 100 000 dollars par an (environ 88 000 euros) pour un rôle de « conseiller » du président, contre aucun travail réel.

« Ferme soutien »

Lors du conseil de Nissan, aucun successeur à M. Ghosn n’a été désigné, preuve que M. Saikawa n’a pas cherché tout de suite à reprendre la main, ce que craignaient certains observateurs à Paris. Le « board » a décidé d’installer un comité pour proposer un nom d’ici au 20 décembre, selon Reuters, pour occuper ce poste. Choisie au sein du conseil, cette personnalité devrait cependant bien être M. Saikawa. Un second comité est par ailleurs chargé de réfléchir à une amélioration de la gouvernance de Nissan, notamment en matière de gestion des rémunérations des dirigeants. Une assemblée générale extraordinaire, qui pourrait avoir lieu avant juin 2019, devra s’atteler à reconstruire la gouvernance du constructeur.

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https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/11/23/renault-nissan-l-avenir-de-l-alliance-est-pose-apres-la-revocation-de-carlos-ghosn_5387449_3234.html

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