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L'enquête de Nissan contre Carlos Ghosn s'étend bien au-delà du Japon - Les Échos

Si l'inculpation de Carlos Ghosn au Japon porte, pour le moment,  sur des charges assez faibles faisant débat au sein des juristes nippons , Nissan assure que sa décision de démettre son président repose sur de nombreux autres éléments décrits comme autant « de graves violations aux codes de conduite » du groupe.

Ces transactions, révélées par un audit interne, pourraient toutefois ne pas être toutes intégrées aux investigations du parquet de Tokyo : souvent, elles n'ont pas été initiées par Nissan au Japon mais par un réseau de filiales d'entités établies à l'étranger - donc hors du champ d'action du procureur nippon. Les achats de plusieurs résidences de luxe utilisées par Carlos Ghosn auraient ainsi été effectués par des structures basées aux Pays Bas. Nissan tente d'ailleurs actuellement de récupérer les clés de ces logements.

Etablie en Hollande, la structure Zi-A Capital, contrôlée par une filiale de Nissan Europe, a, selon une personne au courant de l'enquête, acheté en 2012 des logements au Brésil et au Liban, les pays de coeur de Carlos Ghosn. Par le biais d'un véhicule financier baptisé HAMSA 1 créé dans les Iles Vierges britanniques, Zi-A Capital a dépensé 6 millions de dollars pour acquérir un appartement à Rio de Janeiro. Seul Carlos Ghosn et ses proches en avaient l'usage. Selon l'audit interne, une soeur du dirigeant aurait touché un bonus de 60.000 dollars pour avoir aidé à négocier le prix du logement.

Précieux sarcophages

Pour la maison à Beyrouth, Zi-A Capital est passé par une structure baptisée « Phoinos Investments ». Selon une personne ayant accès à l'enquête, ce fonds a d'abord dépensé 8,7 millions de dollars en 2012 pour acheter une résidence proche de la mer. Avant de dépenser 6 millions de dollars dans des travaux de rénovation. L'addition aurait enflé après la découverte de ruines historiques et de deux précieux sarcophages dans le sous-sol de la résidence.

La direction de Nissan a par ailleurs établi qu'une autre structure hollandaise, « Nissan International Finance BV » avait, elle, acheté l'appartement utilisé par Carlos Ghosn à Paris - ainsi qu'une chambre de bonne du même immeuble. L'appartement était loué par Nissan pour 180.000 euros par an. Les deux autres logements utilisés par le dirigeant et ses proches, à Amsterdam et à Tokyo, étaient, eux, loués par Nissan, pour un loyer mensuel respectif de 8.000 euros et 1,3 million de yens (10.000 euros).

Renault enquête aussi

A Tokyo, la direction de Nissan espère que  l'enquête interne de Renault va aussi se pencher sur certaines de ces transactions et, le cas échéant, s'interroger sur l'éventuelle participation de certains cadres de l'ex-régie aux montages reprochés à Carlos Ghosn et à son adjoint Greg Kelly. L'audit japonais souligne, selon nos sources, que l'un des membres du comité exécutif du constructeur français a occupé, dans le passé, un poste de directeur au sein de « Nissan International Finance » aux côtés de Greg Kelly.

Plusieurs membres du conseil de « Renault-Nissan BV », la structure hollandaise de l'alliance des deux constructeurs, sont également administrateurs de la mystérieuse entité Zi-A Capital. « Il faudrait probablement lancer une enquête chez Renault-Nissan BV », susurre un proche du dossier. Chez Renault,  un dirigeant affirmait la semaine dernière que l'enquête interne en cours portait d'abord son attention sur les pratiques en vigueur à Boulogne-Billancourt , et qu'elle porterait son attention ensuite sur ce qui a pu se passer dans la structure de l'Alliance. On devrait en savoir plus sur une éventuelle face française de l'affaire dans les prochains jours.

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