Les prix de centaines de produits alimentaires de grande marque vont augmenter vendredi dans les supermarchés en soutien aux agriculteurs. Le président des centres commerciaux E. Leclerc dénonce ce jeudi 31 janvier une "mesure incompréhensible".
Michel-Édouard Leclerc le 23 octobre 2018 à Saintes (Charente-Maritime). ( AFP / GEORGES GOBET )
Le ministre de l'Agriculture l'a admis mercredi matin : le 1er février, des hausses de tarifs vont intervenir sur 4% des produits alimentaires de grande consommation, avec des marques aussi connues que le Nutella, le Ricard ou le Coca Cola. Dans les supermarchés, "500 produits sur 13.000" devraient augmenter vendredi, alors que dans les hypermarchés, "c'est 800 produits sur 20.000" qui sont concernés, a-t-il ajouté.
La raison? Le relèvement à 10% du "seuil de revente à perte", imposé par la récente loi Alimentation. Le gouvernement compte ainsi obliger les distributeurs à vendre même leurs produits d'appel à des prix supérieurs d'au moins 10% à ceux auxquels ils les ont achetés, et à cesser les ventes à perte. L'État espère que la distribution pourra ainsi mieux rémunérer les producteurs issus de toutes les filières agricoles et aquacoles.
"PERSONNE NE COMPREND"
Michel-Édouard Leclerc dénonce, jeudi 31 janvier sur Franceinfo, une mesure "incompréhensible". "Ce sont les articles préférés des Français, ce ne sont pas des produits agricoles", s'insurge-t-il, assurant que "personne ne comprend, personne n'est capable d'expliquer par quel mécanisme de ruissellement cet argent supposé gagné par les distributeurs ira chez les éleveurs de lait".
"Imaginez des caissières, des chefs de rayon qui vont devoir répondre à des consommateurs : 'Ouais, ouais, la hausse du prix du Ricard, 1,5 euros, c'est pour aider les agriculteurs'. Mais tout le monde va croire que c'est de l'enfumage !", a poursuivi le président des centres commerciaux E. Leclerc. "On nous demande d'aller taper les consommateurs, avec un argumentaire pour faire croire que ça va aller aider dans les budgets agricoles, ce qui est n'importe quoi, ce qui est inexplicable", a-t-il encore dénoncé.
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