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La fin du diesel fragilise toute une filière - Le Monde

Dans l’usine Trémery-Metz (Moselle) de PSA qui est dédiée à la fabrication de moteurs et de boîtes de vitesses.
Dans l’usine Trémery-Metz (Moselle) de PSA qui est dédiée à la fabrication de moteurs et de boîtes de vitesses. JULIEN CRESP/PEUGEOT

Pour le secteur automobile, l’heure est grave. Lundi 11 mars, Bruno Le Maire a réuni à Bercy l’ensemble des acteurs de la filière automobile (constructeurs, équipementiers, syndicats), en présence d’une demi-douzaine de présidents de région. L’enjeu : répondre à l’accélération de la transition actuelle du moteur thermique, et notamment du diesel, à la motorisation électrique…

C’est qu’il y a urgence. Après le « dieselgate » de Volskwagen, qui s’est élargi ces trois dernières années à l’ensemble des constructeurs, les ventes de véhicules fonctionnant au gazole se sont effondrées au fil des annonces d’un bannissement du diesel des centres-villes. La part de cette motorisation est passée en France, entre 2012 et le début 2019, de 73 % à 35 % ! Et, en Europe, de 55 % en 2012 à 36 % en 2018… En 2020, elle pourrait tomber à 25 %, voire à 5 % en 2030, selon les prévisions du cabinet AlixPartners.

De quoi détruire l’ensemble d’une filière concentrée, notamment en France, sur cette technologie. Pour l’instant, les constructeurs ne sont pas les plus impactés. « La baisse du diesel n’a pas de conséquences majeures sur l’emploi des usines de mécanique », indique Maxime Picat, le patron Europe de PSA. Les deux sites concernés sont ceux de Trémery (Moselle) et de la Française de mécanique à Douvrin (Pas-de-Calais). « L’entreprise est organisée pour faire face à des changements rapides dans le mix énergétique des véhicules », confie le dirigeant. Même confiance pour l’usine de moteurs de Cléon (Seine-Maritime), de Renault.

Le basculement vers l’électrique inquiète

En revanche, la chute du diesel, qui nécessite nombre de pièces et d’équipements spécifiques (filtres à particules, par exemple), pèse sur de nombreux sous-traitants. Une cinquantaine de sociétés sont déjà fragilisées par l’évolution rapide du mix énergétique. Certaines ont, d’ailleurs, déjà mis la clé sous la porte, comme le japonais Ibiden, ou sont en grandes difficultés comme deux fonderies à Ingrandes-sur-Vienne, ou Bosch, à Rodez.

Sur 38 000 emplois comptabilisés dans la filière, 15 000 pourraient disparaître à court terme, selon une récente étude de l’observatoire de la métallurgie. « Ces chiffres sonnent comme une alerte, confie Luc Chatel, le président de la Plate-forme française automobile qui représente la filière. Une telle accélération de la chute du diesel se traduit par des baisses brutales de commandes pour un nombre croissant de fournisseurs qui se retrouvent en situation difficile. Un retournement de conjoncture ne ferait qu’aggraver ce constat préoccupant. »

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https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/03/11/la-fin-du-diesel-fragilise-toute-une-filiere_5434362_3234.html

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