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Nouvelles réductions d'effectifs chez Carrefour, jusqu'à 3.000 départs de salariés souhaités - Nice-Matin

Ce chiffre plafond a été annoncé vendredi aux syndicats. Il comprend des suppressions de postes dans les rayons bijouteries, multimédia et dans l'encadrement, des réductions d'effectifs dans 46 hypermarchés, ainsi que des départs en congé de fin de carrière, ont indiqué à l'AFP des sources syndicales.

La direction du groupe a confirmé à l'AFP le chiffre de 3.000 départs, en insistant sur le fait qu'il s'agissait d'un "plafond".

"Le nombre de postes supprimés reste bien fixé à 1.230", a-t-elle ajouté.

Lors de la publication de ses résultats 2018 fin février, marqués par une perte nette de 561 millions d'euros (contre 531 en 2017), Carrefour avait annoncé revoir à la hausse certains des objectifs de sa stratégie de transformation, avec un plan d'économies de 2,8 milliards d'euros contre 2 milliards initialement.

Le distributeur avait engagé fin mars des négociations en vue d'un accord de rupture conventionnelle collective (RCC), une première pour ce groupe, afin de fixer le cadre dans lequel vont s'inscrire les restructurations à venir dans les hypermarchés.

En comité central d'entreprise, la direction avait ensuite détaillé la suppression de quelque 1.230 postes (bijouterie, rayon multimédia, arrière-caisse, service de la paie, encadrement, fonctions administratives et caisses des stations-service).

S'y ajoutent, selon les syndicats, l'objectif de réduction des effectifs de 15% maximum dans 46 magasins (sur 191 dans l'entité Carrefour Hypermarchés), ainsi qu'un dispositif de départs anticipés (congé de fin de carrière).

Selon la direction, "entre 1.230 et 3.000, les départs pourront être remplacés", le congé de fin de carrière permettant ainsi "de favoriser le renouvellement générationnel dans le contexte de la transformation nécessaire du modèle de l'hypermarché".

Le projet d'accord, qui devrait être transmis aux organisations syndicales en début de semaine, prévoit une période de volontariat jusqu'au 31 décembre. Il sera proposé à la signature le 15 mai, pour une application vraisemblablement à partir de septembre, ont indiqué les sources syndicales.

Issues de la dernière réforme du code du travail, les RCC permettent de supprimer des postes via des départs volontaires, sans justification économique. Elles nécessitent un accord signé par des syndicats représentant au moins 50% du personnel. Au 31 décembre dernier, 96 RCC avaient été engagées, dont 60 "déjà" agréées, selon la ministre du Travail Muriel Pénicaud.

La rémunération du PDG contestée

La CFDT, qui va consulter ses équipes, "émet un certain nombre de réserves", car "on a le sentiment que le volontariat ne pourra pas être respecté", a commenté son représentant Sylvain Macé.

Il a évoqué un projet d'accord "à la fois illisible", notamment concernant les réductions d'effectifs prévues dans 46 magasins, et "très lisible" dans sa "logique de réduction des frais de personnel". Même si "les dispositions sociales sont plutôt incitatives", a-t-il ajouté.

Pour FO, premier syndicat du groupe, Michel Enguelz a estimé avoir "obtenu globalement satisfaction", avec un dispositif de congé de fin de carrière "avantageux" pour les salariés dont les postes vont être supprimés ou ceux qui souhaitent partir en préretraite.

Il a aussi cité la possibilité donnée de mobilité à l'intérieur du groupe ou d'échange de poste entre salariés.

La CGT a de son côté dénoncé un plan qui "va conduire des milliers de salariés, poussés à bout", à "s'auto-licencier". "Un plan de financiarisation et de +sauvegarde de dividendes+", a-t-elle résumé.

Ces nouvelles réductions d'effectifs interviennent après des milliers de suppressions de postes l'an dernier, notamment par des plans de départs volontaires (4.400 en France, Argentine et Belgique) et par la fermeture des ex-supérettes Dia (environ 1.500 licenciements), premier étage du plan de transformation lancé par le PDG Alexandre Bompard.

"Pourtant la rémunération des dirigeants de l'entreprise ne cesse de croître", s'indigne la CFDT dans un tract. Le conseil d'administration proposera en juin aux actionnaires de valider "la rémunération du PDG au titre de 2018 à hauteur de 7,3 millions d'euros", écrit le syndicat.

Dans ce contexte, le projet d'accord RCC "apparaît décalé", a commenté M. Macé.

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