Au tour de Boris Johnson de faire baisser la Bourse de Paris - Investir

La Bourse de Paris finit cette séance de mercredi en baisse, toujours sous le coup de l’inversion de la courbe des taux entre les obligations à 2 et 10 ans aux Etats-Unis, signe d’une récession proche. Les boursiers s’inquiètent d’autant plus pour l’économie que le rendement des obligations à 30 ans continue de glisser bien en dessous de la barre des 2%.

Le Cac 40, qui a perdu jusqu’à 1,2%, clôture sur un repli de 0,34% à 5.368,80 points, dans un volume d’affaires toujours très faible.

Cette fois-ci, l’inquiétude grandissante quant à la santé de l’économie n’est pas alimentée par la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine mais par les nouveaux développements sur le front du Brexit. Le Premier ministre du Royaume-Uni Boris Johnson a demandé la suspension du Parlement britannique du 10 septembre au 14 octobre, ce que la reine a approuvé.

Cette demande de Boris Johnson augmente la probabilité d’un Brexit sans accord. Pourquoi ? Parce que cela ne laisserait que deux semaines et demie aux parlementaires de l’opposition pour empêcher un Brexit sans accord, la date de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne étant fixée au 31 octobre. Hier, Jeremy Corbyn, le leader du Parti travailliste, avait appelé toute l’opposition britannique à se rassembler autour de lui pour bloquer un Brexit sans accord.

La session parlementaire, qui débutera mardi prochain, ne fera donc pas sa rentrée pour longtemps.

Brexit dur

« La décision du Premier ministre de suspendre le Parlement accroît les risques pour l'économie et la livre sterling, en diminuant les chances d'un nouveau retard pour le Brexit et en augmentant les chances que le Brexit se fasse sans aucun accord, explique Paul Dales, chef économiste pour la Grande-Bretagne chez Capital Economics. […] Cela réduit les chances que le Parlement se serve de la loi pour empêcher un Brexit sans accord […]. Il est normal que le Parlement soit suspendu pendant une semaine ou deux avant qu'un nouveau Premier ministre n'utilise le discours de la Reine pour établir ses priorités. Mais il est inhabituel que le Parlement soit suspendu pour une période aussi longue que quatre semaines et à un moment politique aussi critique. »

Du coup, la livre sterling chute et, côté valeurs, les boursiers sont à la recherche de valeurs refuge, achètent les actions des entreprises les moins dépendantes du cycle économique.

Un Brexit sans accord serait catastrophique pour l’économie du Royaume-Uni, par ailleurs l’un des plus gros pays créateurs de richesse au monde. « Le PIB britannique avait été boosté au premier trimestre (+0,5% d’un trimestre sur l’autre) par les préparatifs du Brexit (stockage) mais cela s’est payé par une contraction au deuxième trimestre (-0,2%) », rappelle Bruno Cavalier, chef économiste chez Oddo BHF.

Le soutien du pétrole en fin de séance

A Paris, sur le Cac 40, Veolia Environnement grappille 0,14% et Pernod Ricard 0,06%.

Plus largement en Europe, l’indice Stoxx des télécoms (+0,58%) s'est distingué.

En fin de séance, le Cac 40 a profité de l’annonce par le département américain de l’Energie d’une baisse plus forte que prévu des stocks de pétrole aux Etats-Unis, ce qui a permis au prix du Brent de monter jusqu’à 61 dollars le baril (+2,5%), au plus haut depuis une semaine.

Total, en hausse de près de 1%, signe l'une des meilleures performances du Cac 40.

A Wall Street, sur le Dow Jones, Chevron et Exxon Mobil gagnent 1%.

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