Après l’échec de Sylvie Goulard, la confirmation du nouveau candidat français au marché intérieur est un soulagement pour l’Elysée.
Il y a quelque chose qui relève de l’horlogerie suisse dans la mécanique du Parlement européen. Au moindre grain de poussière, elle peut s’emballer, ainsi qu’on a pu le constater, une nouvelle fois, jeudi 14 novembre, à l’occasion des auditions des trois commissaires qui doivent encore rejoindre l’équipe d’Ursula von der Leyen.
Finalement, la journée s’est plutôt bien terminée pour la future présidente du collège européen : les eurodéputés ont donné leur aval à la nomination du Français Thierry Breton pour le poste de commissaire au marché intérieur et à celle de la Roumaine Adina-Ioana Valean pour le portefeuille des transports. Ils vont, en revanche, poser de nouvelles questions (écrites) au Hongrois Oliver Varhelyi, actuel ambassadeur de Budapest auprès de l’Union européenne, pressenti pour s’occuper de l’élargissement.
Entrée en fonction espérée le 1er décembre
Deux sur trois, donc. Mme von der Leyen, qui espère entrer en fonction le 1er décembre, n’était pas certaine de si bien s’en tirer, après que les eurodéputés avaient rejeté trois de ses commissaires, à la fin septembre. Le cas de M. Breton notamment était loin d’être réglé, jeudi matin. Mardi, la commission des affaires juridiques du Parlement, chargée de se prononcer sur les conflits d’intérêt, n’avait accepté que de justesse, la candidature de l’ancien patron d’Atos.
Les sociaux-démocrates (S&D), les Verts et la gauche radicale (GUE) avaient jugé qu’il leur fallait plus d’informations avant de conclure. Les libéraux démocrates de Renew – dont la délégation française Renaissance, issue de la majorité présidentielle, est la plus importante composante – tout comme les conservateurs du PPE souhaitaient, en revanche, s’en tenir là. Et ils espéraient que le deuxième candidat d’Emmanuel Macron, après le rejet brutal de Sylvie Goulard, le 10 octobre, serait confirmé au plus vite.
« Avec Breton, on a gagné un demi-commissaire PPE », se réjouit un proche des conservateurs, qui rappelle que le Français a été le ministre de l’économie de Jacques Chirac (2005-2007). Par ailleurs, Renew – du moins sa délégation française –, avait pris garde de soigner le PPE, en lui faisant savoir que le groupe libéral avaliserait la nomination de la Roumaine et du Hongrois, tous deux issus des rangs conservateurs.
Jeudi, donc, pour Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen, toute la question était de savoir ce que feraient les S&D. Sans leur soutien, Thierry Breton n’avait aucune chance de passer l’épreuve parlementaire. D’autant que, suite au remaniement auquel la présidente de la Commission a dû procéder, les socialistes ont perdu un commissaire : Bucarest a changé entre-temps de gouvernement et de couleur politique.
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