Les professionnels du BTP bloquent toujours ce samedi midi les dépôts pétroliers de Lorient, de Brest, du Mans et de Vern-sur-Seiche près de Rennes, pour défendre leur avantage fiscal sur le gazole. Certaines stations sont déjà à sec. À La Rochelle, le blocus a été levé. On fait le point.
Plusieurs dépôts de l'Ouest sont toujours bloqués ce samedi midi comme ici à Lorient. | VINCENT MOUCHEL / OUEST-FRANCE
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Des engins de BTP, tractopelles, bennes, porte-chars, sont toujours stationnés devant les accès des dépôts pétroliers de Lorient, Brest, du Mans, de Vern-sur-Seiche près de Rennes, ce matin. Ils empêchent ainsi les camions-citernes d’y accéder. Les dépôts bretons ont été bloqués à partir de jeudi soir et celui du Mans, jeudi après-midi.
Les manifestants protestent contre la suppression de l’avantage fiscal sur le gazole non routier (GNR), prévu dans le projet de loi de finances pour 2020. « Le GNR, une niche fiscale ? Non, c’est l’énergie de notre outil de travail », peut-on lire sur une banderole devant le dépôt pétrolier du Mans.
Stations-service à sec
Un certain nombre de stations services ont été amenées à fermer depuis vendredi, en totalité ou en partie, selon la nature des carburants qui leur font défaut.
À Lorient, les automobilistes craignant une pénurie de carburant n’ont pas tardé à se ruer vers les stations-service. Certaines sont à sec ce samedi matin.
Au Mans, le dépôt pétrolier situé dans la zone de la Foucaudière est toujours bloqué. Là, les entreprises de BTP s’étaient installées dès jeudi matin.
Le blocus de La Rochelle levé
Idem pour le dépôt pétrolier de Brest où le blocage a débuté vers 21 h jeudi. Et comme à Lorient, ce blocage a rapidement trouvé un prolongement dans les stations-service. Ce matin, de nombreuses stations sont à vide. Et il y a la queue là il y a encore quelques gouttes à offrir. Sinon, ce sera panne sèche jusqu’à lundi.
En revanche, une quinzaine de personnes d’organisations du bâtiment (CAPEB, CNAPT) qui bloquaient le dépôt pétrolier de La Pallice à La Rochelle depuis 23h jeudi ont levé le camp vendredi vers 16 h 30.
Les professionnels des travaux publics dénoncent la suppression progressive de la niche fiscale sur le gazole non routier prévu dans le projet de loi de finances pour 2020. Le gouvernement avait déjà tenté de la supprimer fin 2018, avant de faire machine arrière.
« Fluidifier » la livraison
Le gouvernement a décidé d’assouplir temporairement le temps de conduite pour le transport d’hydrocarbures, afin d’en « fluidifier » la livraison dans le contexte de manifestations autour des dépôts, selon un arrêté paru samedi au Journal officiel.
Cet arrêté, qui s’étend jusqu’à mercredi inclus, permet aux opérateurs de transport d’hydrocarbures de dépasser au maximum de deux heures la durée de conduite journalière. La durée maximale de conduite hebdomadaire pourra, elle, être dépassée dans la limite de huit heures.
Cette décision est prise « considérant que l’approvisionnement national en carburant est gravement perturbé par un mouvement social bloquant l’accès à de nombreux sites de dépôts pétroliers », souligne le texte, qui évoque « un cas d’urgence ». « Les distributeurs de carburants sont contraints soit d’attendre que l’accès à ces sites soit libéré, soit de se ravitailler à d’autres dépôts, plus éloignés », ajoute l’arrêté, « considérant que cette situation nécessite d’accélérer et de fluidifier la logistique des hydrocarbures pour assurer l’approvisionnement régulier du pays et éviter le risque de pénurie ».
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