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Crédit immobilier : les banques menacées par une nouvelle vague de renégociations - Les Échos

C'est un sujet passé au second plan, mais qui commence à préoccuper à nouveau les banques à l'heure des comptes de fin d'année. Les « renégos » dans le crédit immobilier  sont bel et bien de retour après plus de 18 mois de répit. Et les montants renégociés pourraient battre des records en 2019.

Selon plusieurs acteurs, le stock de crédits renégociables est parti pour dépasser la barre des 50 milliards d'euros. « Ce serait un record », confirme Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux.com. Le précédent record date de 2016 et de la dernière grande vague de renégociations. A l'époque, l'encours renégocié avait presque atteint les 40 milliards d'euros.

250 milliards d'encours

Le poids des « renégos » sur le marché du crédit était pourtant à l'époque beaucoup plus important qu'aujourd'hui. En janvier 2017 - pic historique - la part des renégociations avait même atteint 62 % de la production totale de crédits !

Selon la Banque de France, environ un « quart des crédits » produits ces dernières semaines correspondent à une renégociation. En octobre, le chiffre était de 26 %. Lissé sur l'année, le chiffre devrait se stabiliser autour de 20 %. « En relatif c'est beaucoup moins », confirme Maël Bernier.

Qu'est-ce qui explique cet écart ? A la faveur de  la baisse continue des taux, le marché du crédit est en fait devenu gigantesque. « Le gâteau est beaucoup plus gros cette année », souligne Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.

L'année devrait s'achever sur 1,1 million de transactions dans l'ancien. Auxquelles il faut ajouter environ 100.000 opérations dans le neuf. « Globalement, le marché a progressé de 30 % sur un an », indique un bon connaisseur du secteur.

Résultat, la production de crédits nouveaux est, elle aussi, en forte hausse : selon les professionnels du secteur, celui-ci devrait atteindre 250 milliards d'euros en 2019. Un record absolu. Dans ce contexte, les renégociations, même si leur part reste limitée, s'envolent par les montants concernés. « Il y a un effet mécanique », constate Maël Bernier.

Un début d'inflexion ?

Certains acteurs se veulent toutefois rassurants. « Les banques ont commencé à réduire la voilure », indique Sandrine Allonier. « Les banques ont déjà un peu levé le pied », abonde Maël Bernier. En décembre, les courtiers notent ainsi que les taux se stabilisent ou affichent de très légères hausses, de l'ordre de 0,05 % à 0,10 % selon les durées.

Cette remontée pourrait toutefois ne pas avoir d'effets. Au moins à court terme. Car de l'aveu même des courtiers, les banques ont encore beaucoup de renégociations « à faire passer ». Les grèves du mois de décembre, entre autres, ont ralenti la cadence.

Surtout, la légère remontée des taux incite les retardataires, ceux qui ont loupé les précédentes vagues de renégociations, à présenter leurs dossiers. « Certains dossiers sont encore à plus de 3 % », explique Sandrine Allonier, qui souligne le caractère « assez rare » de ce type de situation.

Conscientes du problème, notamment pour la rentabilité des banques, les autorités ont réagi. Vendredi, le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF), présidé par le ministre des finances Bruno Le Maire, a publié ses recommandations pour tenter de ralentir la cadence du crédit.

Le HCSF a demandé aux banques de tenir compte d'un double critère, « dans le cas des rachats ou des renégociations de crédit » : ne pas octroyer de crédit immobilier sur plus de 25 ans et respecter le « taux d'effort », c'est-à-dire de refuser les dossiers dans lesquels les remboursements représenteraient plus d'un tiers des revenus du ménage. Un bilan doit être dressé en 2020.

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