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Carlos Ghosn visé par un mandat d’arrêt international - Le Figaro

Le Japon, mis à l’arrêt par les congés du Nouvel An, aura mis trois longues journées à réagir à l’évasion de Carlos Ghosn, le plus célèbre de ses prévenus, qui a atterri à Beyrouth lundi dernier à l’aube.

Officiellement, les autorités à Tokyo ne commentent pas cet événement qui fait perdre la face au pays. Aucun ministre n’a encore pris la parole. Le Japon brille par son absence dans le sujet de conversation le plus «japonais» de la planète. Et la justice nippone s’est de toute façon fait doubler sur le terrain de la communication, puisque c’est Carlos Ghosn lui-même qui, le premier, a pu révéler sa propre fuite.

Mais la machine judiciaire s’est enfin mise en branle. Interpol, sur demande du Japon, a émis une notice rouge, c’est-à-dire un mandat d’arrêt international. Le bureau des forces de sécurité libanaises a confirmé l’avoir reçue. Beyrouth n’est cependant pas tenu de s’y conformer et de procéder à l’arrestation de Carlos Ghosn. Le Liban avait fait savoir dès mercredi qu’il n’avait aucune raison d’interpeller l’ex-patron de Renault et Nissan, et a fortiori d’extrader son ressortissant. S’il devait venir en France, ce qui ne semble pas à l’ordre du jour, Carlos Ghosn, qui a trois nationalités (française, brésilienne et libanaise), ne sera pas non plus extradé. La France n’extrade jamais ses nationaux, a rappelé jeudi la secrétaire d’État à l’Économie, Agnès Pannier-Runacher, sur BFMTV.

Pour l’heure, le mystère demeure sur le scénario précis de l’équipée qui a permis à Carlos Ghosn de quitter l’archipel

À Tokyo, les procureurs ont passé au peigne fin la résidence «surveillée» où Carlos Ghosn était assigné jusqu’à sa spectaculaire fuite, y cherchant des indices, par exemple accréditant la thèse d’un faux orchestre de musiciens, dans une valise desquels Carlos Ghosn se serait fait, littéralement, la malle. Les enregistrements de la caméra de surveillance en face de l’entrée de la maison devraient «parler».

Pour l’heure, le mystère demeure sur le scénario précis de l’équipée qui a permis à Carlos Ghosn de quitter l’archipel. Il a cependant tenu à préciser que ni sa femme Carole, ni sa famille «n’avaient joué de rôle dans (son) départ du Japon». «Ces allégations sont fausses et mensongères, assure-t-il. C’est moi seul qui ai organisé mon départ.»

Sept personnes arrêtées

Jeudi, les autorités turques ont, de leur côté, arrêté sept personnes dont quatre pilotes, deux membres du personnel au sol et un employé des services de fret de l’aéroport d’Istanbul. Ce coup de filet précise davantage le plan de vol de Carlos Ghosn. Le 29 décembre, un jet privé de type Global Express immatriculé en Turquie, comme l’indique son sigle TCTSR, et opéré par la compagnie MNG, est allé d’Osaka à Istanbul, avant qu’un autre avion de la même compagnie se rende d’Istanbul à Beyrouth. Selon les informations disponibles sur le site FlightRadar24, cet avion avait décollé de Dubaï la veille. «Si on regarde la route qu’il a prise d’Osaka à Istanbul, on se rend compte qu’il est resté longtemps dans l’espace aérien japonais avant de bifurquer vers la Russie puis la Turquie. Le pilote a pu mentir aux autorités portuaires en déposant un plan de vol intérieur», explique un vendeur d’avions privés. Les médias turcs ont rapporté que les autorités portuaires d’Istanbul ignoraient la présence de Carlos Ghosn à bord. «Ce type d’avion privé, très gros, est en général immatriculé dans un paradis fiscal ou aux États-Unis. Ses immatriculations turques se comptent sur les doigts d’une main. Les arrestations en Turquie laissent à penser que Carlos Ghosn a pu sortir du territoire dans cet avion», poursuit-il.

La NHK a, de son côté, révélé que Carlos Ghosn avait à sa disposition, depuis mai, un autre passeport français que celui laissé en dépôt, avec les libanais et brésilien, chez son avocat. Celui-ci était dans un sac fermé, dont la clé était chez son défenseur, au su du juge ; a priori, peu de choses empêchaient Carlos Ghosn de déchirer ledit sac pour jouir pleinement de ce document de voyage s’il envisageait de ne jamais revoir le Japon. Ce passeport ne semble pas avoir servi pour sa sortie du pays, les services d’immigration assurant n’avoir aucune trace nominale de son passage ; mais il a peut-être servi à passer la frontière turque. Comment l’expliquer? Selon nos informations, Greg Kelly, coaccusé dans un des deux procès auxquels devait comparaître Carlos Ghosn, disposait récemment encore de la même façon de son passeport, conservé dans un sac transparent fermé par une clé détenue par son avocat. Une disposition qui témoigne d’un haut degré de confiance dans l’étanchéité des frontières du pays, dont Carlos Ghosn vient de prouver au contraire la fragilité.

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