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Le patron de Renault répond aux attaques de Carlos Ghosn - Le Monde

Le président de Renault, Jean-Dominique Senard, au siège de la marque au losange, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), près de Paris, en octobre 2019.
Le président de Renault, Jean-Dominique Senard, au siège de la marque au losange, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), près de Paris, en octobre 2019. ERIC PIERMONT / AFP

Un an et « pas trop de regrets »… Le président de Renault et de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, Jean-Dominique Senard, a esquissé un bilan de sa première année à la tête du géant de l’automobile, jeudi 16 janvier, lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes économiques et financiers. A cette occasion, l’ancien patron de Michelin, nommé le 24 janvier 2019 dans la tempête provoquée, deux mois plus tôt, par l’arrestation de Carlos Ghosn au Japon pour malversations financières, a surtout riposté aux récentes attaques qui l’ont directement ou indirectement visé.

La première salve de M. Senard a consisté en une démolition subtile mais indéniable du fonctionnement de l’Alliance telle que l’avait conçue M. Ghosn. Il s’agissait là d’une réponse aux critiques du patron déchu, désormais fugitif au Liban, depuis qu’il s’est soustrait à la justice nippone fin 2019. Carlos Ghosn avait déclaré, à la faveur d’une conférence de presse, le 8 janvier, que l’Alliance était devenue « une mascarade » et que l’approche consensuelle prônée par M. Senard était une impasse. « Je peux vous dire que le consensus ne fonctionne pas. Il faut forcer les gens pour avoir des synergies », avait-il affirmé.

En retour, Jean-Dominique Senard a, de manière à peine détournée, mis en doute la réalité tangible des coopérations franco-japonaises, et en particulier des données de synergie mises en avant par M. Ghosn lorsqu’il dirigeait l’Alliance, et qui auraient atteint 5,7 milliards d’euros en 2017. M. Senard s’est dit incapable de confirmer un chiffre « soutenu par un raisonnement robuste et des calculs partagés ».

« J’ai horreur de raconter n’importe quoi, a-t-il insisté. Vous ne m’avez pas entendu parler de ce chiffre de synergie parce que, pour l’instant, je ne le comprends pas et je ne le maîtrise pas. Je n’ai pas créé le conseil opérationnel de l’Alliance pour y mettre des gens irresponsables. Lorsque les directeurs généraux s’expriment sur ce sujet, ils doivent pouvoir démontrer ce qu’ils avancent. » Autrement dit, sous le régime précédent, ce n’était pas forcément le cas. Cela n’empêche pas M. Senard de croire aux ressources de l’Alliance en la matière qui, selon lui, sont « considérables ». Et de préciser : « 80 % du potentiel est devant nous, pas derrière. »

« Frustrations »

C’est globalement une absence d’efficacité de l’entreprise sous l’ère Ghosn que dépeint le nouveau patron, évoquant en particulier Renault-Nissan BV, la filiale de droit néerlandais constituant à l’époque le système nerveux de l’Alliance – « une structure extraordinairement lourde et coûteuse ». A son arrivée, M. Senard dit avoir trouvé des « frustrations » chez Nissan, Renault et Mitsubishi, « construites dans le temps, dans un ensemble laissant les équipes livrées à elles-mêmes ». « De façon un peu toxique, on se justifiait et on se grandissait en s’opposant. »

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