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Coronavirus : une semaine de chaos sur les marchés - Les Échos

Même les vétérans de la crise des subprimes n'avaient jamais vu ça. Cette semaine, le stress apparu fin février avec l'apparition des premiers cas de Covid 19 en Europe et aux Etats-Unis, s'est transformé en panique généralisée. L'indice de la peur, le VIX (indice de volatilité des options sur le S & P 500) a dépassé son pic historique de 2008, inscrivant un nouveau record à 82,69 points, le lundi 16 mars. Ce jour-là, le vénérable Dow Jones subissait sa pire séance depuis le krach de 1987, s'effondrant de 12 % !

Jamais les indices boursiers n'avaient dévissé aussi rapidement : - 32 % à Wall Street pour le S & P 500, - 38,6 % à Paris pour le CAC 40 en un mois. Les cours semblent sur des montagnes russes. Les variations quotidiennes dépassent régulièrement 5 %, avec des fluctuations intraday d'ampleur encore plus importante. Et, signe de l'emballement des derniers jours : la limite de 7 % à partir de laquelle les coupe-circuit s'activent à Wall Street a été atteinte à plusieurs reprises à l'ouverture de la séance cette semaine.

Récession et appels de marge

En fait, les investisseurs sont incapables d'évaluer les conséquences de la pandémie sur l'économie mondiale. Les économistes, eux-mêmes, ne cessent de dégrader leurs scénarios. Une récession semble désormais inéluctable et certains commencent même à évoquer le spectre d'une Grande Dépression.

Autre phénomène inquiétant : le système financier commence à montrer des signes de dislocation. Les valeurs refuge ne jouent plus leur rôle, et dégager du cash semble être devenu la seule préoccupation des investisseurs. L'or et les emprunts d'Etat (normalement des actifs sans risque) ont commencé à baisser de concert avec les actions et la dette d'entreprise (actifs risqués). En cause : la multiplication des appels de marge. Plus les pertes augmentent, plus les intermédiaires (brokers) auprès de qui les investisseurs se sont endettés pour prendre des positions sur le marché, leur demandent d'augmenter le niveau de cash apporté en garantie de ces prêts. Or dans des marchés totalement paniqués, les seuls actifs encore vendables (liquides) sont les emprunts d'Etat.

« La moitié des investisseurs à qui nous parlons estiment que la situation est pire qu'en 2008 », rapportent les stratégistes de Wells Fargo. De quoi rappeler quelques mauvais souvenirs. « C'est comme s'il y avait une trentaine de LTCM », estime un investisseur en référence à la chute du hedge fund Long Term Capital Management en 1998. Pris à revers dans le sillage de la crise asiatique, celui-ci s'était trouvé dans l'incapacité d'honorer ses appels de marge, menaçant l'ensemble du système financier, et avait dû être sauvé in extremis par la Fed.

Les banques centrales à la manoeuvre

Craignant un effondrement du système financier, les banques centrales sont intervenues en masse ces derniers jours. Le plus souvent en urgence. « Les décisions de politique monétaire à minuit donnent une idée de leur détermination à stabiliser la situation », commente Torsten Slok, le chef économiste de Deutsche Bank. En une semaine, 31 banques centrales ont baissé leurs taux. Résultat : les taux zéro assortis d'injections de liquidités (QE) sont devenus la norme dans les économies développées. 

Avec son plan de 750 milliards d'euros , la BCE s'est donné les moyens de venir au secours , sans condition et quasiment sans limite, des Etats les plus fragiles de la zone, comme l'Italie. Quant à la Réserve fédérale américaine, elle est intervenue sur tous les fronts, inondant le monde de dollars, et apportant son soutien aux banques, aux entreprises et aux fonds monétaires.

Les prochaines semaines diront si elles ont réussi leur pari. Les marchés européens ont rebondi jeudi et vendredi , soulagés de voir la BCE se positionner en prêteur en dernier ressort. En revanche, Wall Street a terminé la semaine sur une nouvelle baisse de près de 5 %.

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