Quels "gilets jaunes" vont se rendre mardi à Matignon ?
Au lendemain des violentes manifestations qui ont eu lieu samedi à Paris et dans plusieurs villes de France, Emmanuel Macron a demandé au premier ministre, Edouard Philippe, de recevoir « le collectif des “gilets jaunes” qui a exprimé sa volonté de nouer un dialogue ».
Dans une tribune au Journal du dimanche parue le matin même, dix d’entre eux, se présentant comme « les porte-parole d’une colère constructive », ont proposé « une porte de sortie ». Et précisé leurs revendications : entre autres, l’ouverture d’états généraux de la fiscalité et d’une conférence sociale nationale, ou des référendums sur les décisions-clés et la proportionnelle aux législatives.
Mais dans le même temps, ils demandent « de manière immédiate et sans condition », le gel de la hausse des taxes sur les carburants et l’annulation de l’alourdissement du contrôle technique automobile. Un préalable à toute discussion, a insisté dimanche soir l’une des signataires, Jacline Mouraud, rendant ainsi la rencontre incertaine. Parmi les signataires figurent également Benjamin Cauchy, Cédric Guémy, Chantal Perrotin, Cédric Delaire, David Tan, Christophe Chalençon, Ghjuvan Andria Culioli, David Roig et Damien Molin.
Mais en réponse à cette tribune, un autre collectif de « gilets jaunes » a publié dimanche soir un communiqué sur Facebook condamnant les violences « à l’encontre des manifestants » et « à l’encontre des forces de l’ordre ». Le collectif, constitué autour d’Eric Drouet et Priscillia Ludosky – déjà reçus par le ministre de la transition écologique, François de Rugy, le 27 novembre –, se dit « prêt à rencontrer » le premier ministre ou le porte-parole du gouvernement si la rencontre est diffusée en direct.
Ils regrettent par ailleurs que certains « s’appliquent à [s'approprier le mouvement] en vue de pervertir son image, son message et dans le seul but de défendre leurs intérêts personnels (politique, syndical) ». Une critique à peine cachée de Benjamin Cauchy, que certains accusent d’une trop grande proximité avec des groupes d’extrême droite.

Le discours de Jean-Claude Juncker à l'Assemblée nationale annulé
Le discours du président de la Commission européenne, prévu mardi à l'Assemblée nationale, a été reporté, au profit d'une séance de questions au gouvernement, en pleine crise des "gilets jaunes", selon notre journaliste qui suit le Parlement, Manon Rescan.
Pour la délégation socialiste reçue à Matignon, Edouard Philippe est resté "très flou"

Le Parti socialiste, incarné par son premier secrétaire, Olivier Faure, et les présidents des groupes parlementaires Valérie Rabault et Patrick Kanner, a été parmi les premiers reçus à Matignon. A la sortie de l'entretien, les trois dirigeants ont estimé que le premier ministre a "saisi l'ampleur" de la colère mais est resté "très flou" quant aux mesures à prendre pour la calmer.
M. Faure a affirmé qu'un moratoire sur la hausse des prix du carburant devait être "un préalable" à toute discussion. Il a aussi défendu l'idée que l'impôt sur la fortune soit rétabli et la "flat taxe" supprimée, avant une "discussion plus large sur le pouvoir d'achat des Français". "Jupiter doit descendre de l'Olympe, le déni c'est fini", a assené M. Faure.
M. Kanner et Mme Rabault ont par ailleurs présenté à Edouard Philippe une proposition de loi, comprenant 9 articles, contenant notamment les propositions citées plus haut. "Ils peuvent être débattus dès cette semaine à l'Assemblée nationale", a souligné la chef de file des députés socialistes. Enfin, le PS n'a pas exclu de s'associer à la motion de censure que veulent déposer les députés communistes et insoumis, "si ce soir [après les discussions menées par le premier ministre], nous avons le sentiment que rien ne peut bouger".
Total annonce que 11 dépôts majeurs de carburant sont bloqués
Après les rassemblements de samedi, le mouvement des "gilets jaunes" se poursuit lundi et certains manifestants ont décidé d'agir sur les dépôts de carburants. Total a ainsi annoncé lundi matin que 11 dépôts majeurs de carburants sont bloqués sur le territoire et que 75 stations-service sont en situation de pénurie.
Pour Bruno Le Maire, "il faut accélérer la baisse des impôts"
Le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, a appelé lundi à "accélérer la baisse des impôts" mais aussi celle de la "dépense publique" pour répondre au plus vite au mouvement des "gilets jaunes".
Cette politique, "c'est la condition de la prospérité pour tous les Français", a ajouté M. Le Maire, qui s'exprimait à l'issue d'une réunion à Bercy avec les représentants des organisations professionnelles, visant à faire le point sur l'impact économique des manifestations. "Moins de dépense publique, moins d'impôts, et le plus vite sera le mieux, parce que nous mesurons à l'aune de cette crise sociale, démocratique, l'impatience de millions de Français", a-t-il insisté.
Violences à Paris : Christophe Castaner et Laurent Nuñez auditionnés lundi soir par la commission des lois de l'Assemblée nationale

Selon une source parlementaire à l'AFP, confirmant une information de RTL, le ministre de l'intérieur, Christophe Castaner, et son secrétaire d'Etat, Laurent Nuñez, vont être auditionnés lundi soir par la commission des lois de l'Assemblée nationale. Ils évoqueront notamment les violences survenues samedi à Paris à l'occasion du rassemblement des "gilets jaunes".
Les deux membres du gouvernement ont également rendez-vous mardi devant la commission des lois du Sénat, qui les entendra "sur les émeutes, les agressions contre les forces de sécurité et les actes de vandalisme et de destruction" lors des manifestations des "gilets jaunes".
Matignon annonce un débat mercredi à l'Assemblée nationale et de nouvelles mesures
Le gouvernement va proposer la tenue d'un débat mercredi à l'Assemblée nationale et jeudi au Sénat après les violences qui ont entaché la manifestation des "gilets jaunes" samedi à Paris, et annoncera des "mesures" avant la concertation territoriale promise par Emmanuel Macron, a fait savoir lundi Matignon.
"L'ensemble des consultations, ainsi que celles ayant eu lieu la semaine dernière, conduiront le premier ministre à annoncer les mesures destinées à permettre le déroulement serein de la concertation décentralisée souhaitée par le président de la République, et à assurer le maintien de l'ordre et le respect de la loi", a précisé Matignon dans un communiqué.
Le premier ministre, Edouard Philippe, recevra mardi après-midi les membres du mouvement des "gilets jaunes" ayant sollicité un rendez-vous.
Dans un communiqué, Matignon annonce un débat mercredi à l'Assemblée nationale et jeudi au Sénat pour évoquer la crise des "gilets jaunes".
Violences à Paris : 139 personnes déférées au parquet de Paris
D'après le parquet de Paris, 139 personnes, qui ont été arrêtés samedi à Paris, ont été déférées au parquet de Paris. 111 gardes à vue ont été prolongées alors que 81 procédures ont été classées sans suite.
Selon la préfecture de police, 682 personnes avaient été interpellées samedi en France – dont 412 à Paris – et 630 avaient été placées en garde à vue.
Olivier Faure et le PS pourraient rejoindre la motion de censure des communistes
"Nous ne pouvons pas accepter que rien ne change, rien ne bouge", a prévenu Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, sur Europe 1 lundi matin.
"Si le débat n'a pas lieu, si nous ne pouvons pas obtenir des états généraux qui permettent de revenir sur la question du pouvoir d'achat, de la fiscalité, de l'environnement et de son financement, nous passerons à la vitesse supérieure, a-t-il poursuivi. Et la vitesse supérieure, c'est tout simplement répondre à la demande faite notamment par le Parti communiste, qui est d'aller déposer une motion de censure."
Mais tous ne sont pas sur cette ligne au PS. La présidente groupe socialiste à l'Assemblée, Valérie Rabault, a estimé qu'une motion de censure "ne répond pas à l'enjeu du moment". Dimanche, le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a enjoint les groupes de l'Assemblée à se joindre à cette initiative des communistes. "J'espère que les socialistes s'y joignent mais j'aimerais que le plus possible de groupes parlementaires" le fassent, a-t-il dit.
"Nous ne sommes pas d'accord entre nous, la droite, ceux qui siègent à gauche. Mais qu'on dise: ça ne peut plus durer comme ça, nous censurons le gouvernement et évidemment ça mettrait à l'ordre du jour la question de nouvelles élections législatives".
Il faut au total 58 signatures de députés pour déposer une motion de censure qui entraîne un vote à l'Assemblée. Or les deux groupes, insoumis et communistes, en totalisent seulement 33.
Au Puy-en-Velay, des "gilets jaunes" écœurés mais combatifs après l’incendie de la préfecture
Les protestataires se disent "sous le choc" et "dégoûtés" par les dégradations. Le préfet, lui, les accuse de n’avoir "rien empêché". Le patron des Républicains, Laurent Wauquiez, ex-maire de la ville, qui avait affiché son soutien au mouvement, se fait discret. Reportage.
Le programme des consultations d'Edouard Philippe
A la demande d'Emmanuel Macron, le premier ministre doit recevoir lundi les chefs de parti qui siègent au Parlement. Voici le programme de ces consultations :
Parmi les premiers reçus, dès lundi, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, est attendu à 10 heures à Matignon ; Laurent Wauquiez, président des Républicains, à 10 h 45, et Marine Le Pen (Rassemblement national), à 15 heures.
Parmi les autres chefs de parti, David Cormand (Europe Ecologie-Les Verts) est attendu à Matignon à 11 h 30, Stanislas Guerini (La République en marche) à 12 heures, Jean-Christophe Lagarde (Union des démocrates et indépendants) à 13 h 30, Benoît Hamon (Génération·s) à 15 h 30, Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) à 16 heures. Suivront Franck Riester (Agir) à 16 h 30, Marielle de Sarnez (vice-présidente du MoDem) à 17 h 15, Florian Philippot (Les Patriotes) à 18 heures et Fabien Roussel (Parti communiste français) à 19 h 30.
Selon Laurent Nuñez, le retour de l'état d'urgence n'est "pas à l'ordre du jour"
"Le passage à l'état d'urgence est une option parmi d'autres mais la question de son rétablissement n'est pas à l'ordre du jour", a annoncé lundi matin sur RTL Laurent Nuñez, secrétaire d'Etat auprès du ministère de l'intérieur. Après les violences et les dégradations commises samedi, le ministre de l'intérieur, Christophe Castaner, avait fait savoir que cette option n'était pas "tabou".
Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement : "Nous sommes ouverts au dialogue"
"On est dans le dialogue", a assuré lundi matin, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux sur France inter, après l'acte III des "gilets jaunes" samedi.
"Le premier ministre recevra l'ensemble des représentants des partis politiques aujourd'hui et il recevra les représentants des "gilets jaunes". On prend le temps de discuter, on ne prend pas de décision avant. C'est quand nous aurons reçu les responsables de partis politiques, dont j'aimerais connaître les propositions qui sont les leurs pour accompagner socialement la transition énergétique. Et puis interviendront les décisions. Mais d'abord on se parle."
M. Griveaux est également revenu sur les violences et les dégradations intervenus durant le week-end :
"Il y a eu des violences à Paris mais aussi en province. Au Puy-en-Velay, la préfecture a été attaquée, à Toulouse, à Narbonne… On s’est aussi attaqué à des symboles de l’argent, que sont les banques, à des commerces… Je ne sais pas si c’est une insurrection, la violence a été le fait des casseurs. Dans cette journée, il y avait des “gilets jaunes” qui ne se sont pas mêlés aux casseurs et qui quand ils voient des voitures brûlées, des policiers molestés, ils n'applaudissent pas.
Et puis il y en a d’autres qui participent, qui applaudissent. Chez les personnes arrêtés, il y a beaucoup de gens qui viennent avec du matériel de protection, ce qui est étonnant. Des gens se laissent embarquer dans cette violence, peut-être parce qu’ils imaginent que c’est le seul moyen de se faire entendre."
Laurent Nuñez, secrétaire d'Etat au ministère de l'intérieur : "Le but, samedi, c’était de s’en prendre à la République. C’était totalement inédit"
Sur RTL lundi matin, Laurent Nuñez, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'intérieur, a appelé à "l'union nationale" après les violences et les dégradations commises samedi à l'occasion de la manifestations des "gilets jaunes". "Les violences commises contre les policiers, contre nos institutions visaient à atteindre notre République. On a assisté à des scènes terribles", a-t-il déclaré.
Face aux critiques, M. Nuñez a également défendu le dispositif mis en place pour la manifestation parisienne :
"Le dispositif était conçu pour protéger les institutions, pour protéger les Champs-Elysées et nous avions un dispositif d’intervention mobile. On avait 4 600 policiers et gendarmes mobilisés. Ce qui s’est passé samedi ce sont des attaques en de nombreux points de la capitale, c’est inédit. Ça a pris du temps pour rétablir l’ordre mais à 20 heures il n’y avait plus d’incidents."
Sur le profil des personnes arrêtées samedi, le secrétaire d'Etat a précisé qu'il y avait des militants "d'ultra gauche et d'ultra droite" mais ceux-ci "sont minoritaires".
"Une majorité est venue de province et s'est transformée en casseurs. La plupart était équipée avec des équipements de protections et étaient porteurs d’objets qui ont été projetés. Il y a une radicalisation chez les personnes qui étaient présentes à Paris samedi. Il y a aussi eu des pics de violences extrêmement fortes en régions. Nous allons nous préparer à tenir un troisième samedi, mais nous allons voir comment adapter le dispositif."
Bonjour Vincent,
Nous ne savons pas encore si Jean-Luc Mélenchon se rendra à Matignon à l'invitation d'Edouard Philippe.
Des stations-services à sec en Bretagne, restrictions dans le Finistère
Beaucoup de stations-services du Finistère et du Morbihan étaient en rupture totale ou partielle de carburant dimanche, conséquence du blocage des dépôts pétroliers de Lorient et Brest par des indépendants du BTP rejoints par des "gilets jaunes". Dans un communiqué dimanche soir, le préfet du Finistère Pascal Lelarge a annoncé des restrictions d'usage à compter de lundi "afin de garantir l'accès au carburant au plus grand nombre et la capacité des services de secours et d'urgence à intervenir". Ces mesures seront en vigueur "le temps que les flux logistiques s'adaptent à la situation".
Ainsi, le montant maximal de carburant vendu par jour et par véhicule est limité à 30 euros pour les véhicules légers de moins de 3,5 tonnes, et 200 euros pour les poids lourds. Le préfet du Finistère invite par ailleurs les automobilistes "à faire preuve de civisme en n'effectuant pas de remplissage de précaution".
A Saint-Nazaire, les "gilets jaunes" se sont donné rendez-vous lundi à 7 heures pour bloquer le dépôt de Donges (Loire-Atlantique). S'ils y parvenaient, le plus gros dépôt encore en activité pour la Bretagne serait celui de Vern-sur-Seiche (Ille-et-Vilaine), près de Rennes. Au Mans, quelque 250 "gilets jaunes" se sont rendus au dépôt pétrolier de la ville dimanche soir pour le bloquer.
Olivier Faure réclame le retour de l'Impôt sur la fortune
Invité de RTL lundi matin, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a appelé le gouvernement "à rétablir intégralement l'ISF et en finir avec la flat tax". Le député de Seine-et-Marne souhaite également un moratoire sur la hausse de la taxe des carburants, point de départ de la contestation des gilets jaunes.
"Le gouvernement entend (les gilets jaunes) sans comprendre, c’est ce qui rend les gens hystériques, a-t-il poursuivi. Ce qui m’a frappé ce weekend c’est le soutien au mouvement malgré les casseurs. Il y a un moment où il y a des Français qui disent “On ne eut pas faire d’omelettes sans casser des oeufs”. Ça suffit, il faut maintenant avancer."
Mais M. Faure s'en est pris également aux décisions prises par les précédents gouvernements :
"Nous avons tous une part de responsabilité. De Jean-Luc Mélenchon à Laurent Wauquiez, tous ont gouverné. Tout n'est pas uniquement le produit de la politique menée aujourd'hui."
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce direct consacré à la suite du mouvement des "gilets jaunes". Empêtré dans une crise politique majeure, le gouvernement lance ce lundi une grande consultation politique après un weekend marqué notamment par les violences et les dégradations.
Dès 10 heures, le premier ministre, Edouard Philippe, recevra le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure. Suivront Laurent Wauquiez (Les Républicains), Marine Le Pen (Rassemblement national), Jean-Christophe Lagarde (UDI) ou encore Fabien Roussel (Parti communiste).
Dès à présent, n'hésitez pas à nous envoyer vos questions ou vos remarques.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "« Gilets jaunes » : Bruno Le Maire appelle à « accélérer la baisse des impôts » - Le Monde"
Post a Comment