Les prix du pétrole se sont effondrés lundi sur les marchés asiatiques suivant la chute des autres marchés financiers et une aggravation de la crise de coronavirus durant le week-end.
Le prix du brut West Texas Intermediate (WTI), référence aux Etats-Unis, a perdu 5,3 % à 20 dollars le baril, tandis que celui du baril de Brent de la mer du Nord qui nous sert de référence était de 23 dollars, en baisse de 6,5 %. Des niveaux jamais vus depuis 2003.
L'aggravation de la pandémie du coronavirus dans le monde et en particulier aux Etats-Unis est évidemment la cause première de ce décrochage spectaculaire.
En un mois, le prix du baril de Brent a dégringolé de 53 % en raison de la chute de la demande avec des pans entiers de l'économie à l'arrêt comme l'aérien, l'automobile…
Les récents propos de Donald Trump beaucoup moins optimistes sur un possible redémarrage de l'économie américaine à la mi-avril ont contribué à précipiter la chute.
Un redémarrage progressif de l'économie
Même une fois que le pic de l'épidémie sera passé, cela ne veut pas dire que le coronavirus aura disparu. De facto, la remise en route des usines avec la prise en compte du virus ou les échanges commerciaux vont prendre plusieurs mois avant de retrouver une situation d'avant Covid-19.
À cela va s'ajouter de nombreuses entreprises qui financièrement auront du mal à repartir ou qui auront fait faillite. Et cela malgré, les annonces dans le monde de plans massifs pour la relance.
Une guerre des prix ravageuse
À cette situation provoquée, s'ajoutent des enjeux géopolitiques entre les trois grands du marché pétrolier : l'Arabie saoudite, la Russie et les Etats-Unis.
Début mars, les plus grands producteurs de pétrole, les pays de l'Opep +, ont échoué à se mettre d'accord sur des coupes supplémentaires de la production pétrolière.
La décision de la Russie d'ignorer les réductions de production de l'OPEP a déclenché une riposte de l'Arabie saoudite qui s'est lancée dans une guerre des prix en ouvrant les robinets de sa production pour reprendre sa suprématie sur ce marché.
À tel point qu'aujourd'hui les stocks de pétrole sont énormes et que certains producteurs pour limiter les coûts comme aux États-Unis sont prêts, selon Bloomberg, à payer pour se débarrasser de leurs stocks.
Ce bras de fer risque de faire plonger les pays dont les revenus sont dépendants du pétrole. Des États comme le Nigeria, l'Iran, le Kazakhstan, le Venezuela et l'Algérie… risquent de voir leur monnaie s'effondrer en provoquant une crise économique profonde à l'intérieur de leurs frontières.
C'est aussi valable pour les entreprises pétrolières. Total a annoncé la semaine dernière une réduction de plus de 3 milliards de dollars de ses investissements.
Si la Russie pendant le week-end a donné des signes pour reprendre le dialogue avec l'Opep, il y a urgence. À partir du 1er avril, il n'y aura plus aucune restriction concernant les volumes de production de pétrole. Selon les estimations, le surplus de pétrole mondial pourrait atteindre 10,6 millions de barils par jour au deuxième trimestre.
Baisse des prix à la pompe
En attendant, le seul point positif pour les automobilistes, malgré les restrictions de circulation, et ceux qui se chauffent au fioul restent la baisse des prix. Selon le site Carbu.com, le super 95 a perdu près de trois centimes en une semaine pour s'établir à 1,29 euro par litre. Même tendance pour le gazole avec une perte de 1,4 centime à 1,26 euro par litre en moyenne.
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