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La crise fait pâlir l'étoile du site de réservation en ligne Booking.com - Le Monde

Un employé de Booking.com dans les locaux français de la compagnie néerlandaise de réservation, à Tourcoing, le 4 octobre 2019. Avant la crise, il était prévu que les effectifs du site atteignent 850 salariés d’ici à la fin de l’année.
Un employé de Booking.com dans les locaux français de la compagnie néerlandaise de réservation, à Tourcoing, le 4 octobre 2019. Avant la crise, il était prévu que les effectifs du site atteignent 850 salariés d’ici à la fin de l’année. DENIS CHARLET / AFP

La fête est finie : pour la première fois de son histoire, Booking.com envisage un plan social et, peut-être, des licenciements. Rattrapée par la pandémie due au coronavirus, la jeune et florissante société de réservations d’hébergements, leader mondial dans son secteur, a vu, au cours du dernier mois, son activité chuter de 85 % par rapport à la même période en 2019, année durant laquelle le site avait enregistré 850 millions de nuitées. Les autorités publiques ont été appelées au secours aux Pays-Bas, berceau de la société créée en 1996, à Enschede (Est), par Geert-Jan Bruinsma, un entrepreneur de 28 ans.

Le 10 avril, Glenn Fogel, le PDG de l’entreprise, annonçait, dans une visioconférence, que des licenciements étaient « vraisemblables ». Une première et un choc pour une société passée en quelques années du rang de start-up à celui de multinationale. Elle regroupe aujourd’hui 17 500 collaborateurs, dont 5 500 au siège du groupe, à Amsterdam. En France, son service clients, installé à Tourcoing, devait en compter 850 d’ici à la fin de l’année.

La polémique enfle

Se vantant, jusque-là, d’être l’un des rares acteurs du secteur touristique à ne pas avoir supprimé de postes, Booking a demandé des aides afin de pouvoir maintenir le revenu de ses salariés. Aux Pays-Bas, on ignore le montant que l’Etat lui a octroyé, mais la polémique enfle : reconnue pour sa créativité et son sens de l’innovation, Booking est aussi réputée pour sa capacité à user des ficelles de l’ingénierie fiscale.

L’Etat néerlandais offre un statut très favorable aux multinationales et, en outre, aux entreprises innovantes. Selon les estimations, la société de réservations aurait bénéficié jusqu’ici de quelque 2,2 milliards d’euros d’abattements au total. « Nous ne sommes pas ici pour des avantages fiscaux, nous sommes d’Amsterdam », a toutefois affirmé récemment M. Fogel au quotidien NRC Handelsblad, auteur d’une vaste enquête sur la situation de la compagnie. Selon le PDG, sa société a payé au total 3,7 milliards d’impôts en Europe jusqu’ici, dont une grande partie aux Pays-Bas. « Plus que Shell », souligne-t-il. Pour ce dernier, il s’agirait toutefois d’étudier désormais « la forme et la taille » de la future Booking.

L’image de la société « cool », branchée, et très profitable – un chiffre d’affaires annuel de quelque 10 milliards et un bénéfice proche de 3,5 milliards – risque donc d’être tout autre à la fin de la crise. Un coup dur pour ses employés, habitués à une culture d’entreprise réputée non directive, des primes substantielles et un bien-être évident : les « soirées Booking » et les balades sur les canaux dans le bateau siglé du nom de la société sont célèbres à Amsterdam.

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