Respect de la distanciation sociale à bord avec un siège inoccupé entre deux passagers, au prix d’un billet d’avion plus cher ? Les compagnies aériennes, qui cherchent à regagner la confiance des voyageurs lors du déconfinement, sont réticentes à augmenter leurs tarifs.
« Dans l’état actuel, on ne sait pas faire voler des avions remplis seulement au deux tiers en étant profitable. Soit l’avion peut voler et on gagne un tout petit peu d’argent sur le vol, soit il ne peut pas voler… ou alors on augmente le prix des billets et c’est au minimum de 50%, ce n’est pas rien« , a encore déclaré hier à BFMTV Alexandre de Juniac, président de l’Association internationale du transport aérien (IATA) et ex-PDG d’Air France-KLM. « Cela fait 30 ans que le secteur se bat pour être ouvert au plus grand nombre et pour ne pas être réservé à quelques privilégiés, assure Alexandre de Juniac. Et il y parvient plutôt bien. Si on devait augmenter nos prix, ce serait un recul considérable« , a-t-il rappelé.
A l’heure actuelle, à défaut de réglementation claire de l’Union européenne (UE), les compagnies aériennes font ce qu’elles veulent. Le secrétaire d’État français chargé des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a appellé à une harmonisation des règles sanitaires. « L‘Union européenne a un rôle clé à jouer dans la définition de solutions concrètes pour assurer une bonne harmonisation des règles lors du déconfinement pour les transports« , a-t-il dit dans un communiqué après la tenue mercredi d’un Conseil informel des ministres des Transports de l’UE.
Pour le moment, la low cost Ryanair a déclaré qu’elle ne re-décollera pas si elle devait bloquer un siège entre deux passagers parce qu’elle ne pourra pas dégager de marge. La low cost easyJet n’est pas contre le principe, affirmant étudier la possibilité de ne pas vendre le siège du milieu à bord de ses avions lors du redémarrage de ses activités. Ne pas vendre le siège du milieu est assez simple sur les liaisons court/moyens-courriers, assurées par des avions monocouloirs qui sont aménagés en rangées de trois places -il suffit donc de laisser la place du milieu libre. En revanche, la distanciation sociale est moins simple sur les avions long-courriers, avec des rangées de 2, 3 et jusqu’à 4 ou 5 sièges en classe Economie.
Air France, elle, jongle entre deux solutions. Elle fait respecter la distanciation sociale lorsque le remplissage est inférieur à deux-tiers, et distribue des masques aux passagers lorsqu’il est supérieur à 70%… Quitte à créer l’incompréhension, voire la colère parmi les passagers qui voyagent sur un vol plein. Mais sont-ils prêts à payer leurs billets d’avion 50% plus cher ?
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