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Près du Havre, le magasin de textile et puériculture Orchestra menacé de fermeture - Paris-Normandie

« Dix salariés menacés de licenciement après à peine deux ans d’ouverture. Non à la fermeture », est-il écrit depuis mercredi 17 juin 2020 sur la devanture d’Orchestra, à Montivilliers, à côté de tracts des syndicats CGT et CFDT. Lancée le 18 août 2018, dans un local de 1 600 m² flambant neuf, l’activité du magasin spécialisé dans le textile pour enfant et la puériculture cessera-t-elle tout prochainement ? C’est ce que craint l’équipe qui anime les lieux, dans la peur du licenciement. Engagé dans une procédure de sauvegarde en septembre 2019, le groupe Orchestra-Prémaman, en difficulté depuis trois ans, a été placé en redressement judiciaire le 29 avril 2020, avec une dette qui s’élèverait à plus de 600 millions d’euros.

Le patron candidat... à la reprise

Le tribunal de commerce de Montpellier se prononcera vendredi 19 juin 2020 après-midi sur l’avenir de l’entreprise qui œuvre dans l’Hexagone et à l’étranger via des succursales, comme celle-ci, et des franchises. Dans le dossier figurent deux candidats à la reprise. Il s’agit du groupe saoudien de distribution Al-Othaim, actionnaire d’Orchestra-Prémaman à hauteur de 4,08 %. Mais aussi de l’homme qui a fondé l’enseigne en 1995 et la dirige depuis lors, en tant que premier actionnaire, Pierre Mestre. L’Héraultais souhaite continuer à présider à sa destinée, au moyen d’une nouvelle société baptisée New-Orch. Les deux offres sont coûteuses en termes d’emploi, même si celle venant d’Arabie saoudite apparaît un peu mieux-disante socialement en France et plus généreuse financièrement. Mais pour les dix CDI montivillons, l’enjeu majeur est ailleurs : car Al-Othaim conserverait leur magasin, tandis que le patron historique le rayerait de la carte, comme bon nombre de ses implantations normandes.

« Sans le Covid-19... »

Les plus proches boutiques de la Porte océane seraient alors à Caen (puériculture et textile) et Yvetot (vêtements). « Gonfreville-l’Orcher [le second magasin, NDLR] va fermer. C’était prévu avant le redressement. Mais on aurait dû l’anticiper. Comment une enseigne peut se défaire d’autant de magasins en même temps ? Il risque de ne plus y en avoir dans l’agglomération havraise », soupire Agnès Abello, la directrice de la boutique du centre commercial La Lézarde. « Ça fait une dizaine de jours seulement que l’on sait que l’on pourrait disparaître », ajoute Caroline Vasseur, chef du département textile. « Qu’est-ce que c’est que ce décret pondu par le gouvernement le 20 mai ? », interroge Olivia Richer, responsable du département puériculture, en référence à une ordonnance qui peut permettre au dirigeant d’une entreprise en redressement ou en liquidation de participer à son rachat après effacement des dettes. « Cela est fait pour que les patrons français gardent la main sur nos entreprises. Pourquoi confierait-on la société à des Saoudiens ? Nous, on va être sur le carreau et lui va continuer sa petite vie... Sans le Covid-19, un patron ne pourrait pas revenir », ajoute-t-elle dépitée.

Les trois femmes pensent aussi que l’implantation, la réputation de Pierre Mestre joueront en sa faveur. Elles espéreraient plutôt une cession aux autres prétendants, mais en ajoutant qu’elles ne disposent « d’aucun détail sur les emplois côté saoudien ».

« Il faut garder un petit espoir »

« Il faut garder un petit espoir mais c’est compliqué », souffle Caroline. « La précarité, ça fait peur », dit Olivia. « Je suis amère, répète Agnès. J’ai entraîné ici des gens qui travaillaient dans la concurrence. C’était vraiment chouette de les recruter. À temps complet. Là, ils vont se retrouver où ? Pour l’instant, nous ne sommes pas aptes à entendre parler de reclassement. Ils n’iront pas faire une heure de route pour travailler. Il faut être réaliste ». « J’étais dans une autre maison depuis 12 ans, ajoute Olivia. Je m’étais dit qu’on allait m’offrir ici un nouveau challenge. »

« Challenge », « force », « dynamisme », « audace », des valeurs affichées par l’entreprise, « que je porte encore », insiste la directrice. « J’ai 60 ans, j’arrive en fin de carrière. Si le magasin ferme, c’est un échec, ajoute-t-elle, les larmes aux yeux. Je remercie l’équipe qui n’a rien lâché malgré tout et qui va aller jusqu’au bout ». « On a fait à peine trois semaines de chômage technique. On avait de quoi s’occuper », depuis mars, précise Olivia, qui souhaite interpeller Édouard Philippe lors de l’un de ses prochains passages au Havre. « On l’a vu naître ce magasin. Les murs étaient vides. Deux ans, ça fait court », s’inquiète Caroline.

Depuis 1999 dans l’agglo

Dans l’agglomération havraise, l’entreprise Orchestra a d’abord été implantée au sein du centre Coty, à partir de 1999 et jusqu’en 2012. Après deux ans d’absence, l’enseigne est revenue sur le territoire en 2014, d’abord sous forme de franchise, à Gonfreville-l’Orcher. Le magasin de Montivilliers a été ouvert en 2018, suite au déménagement de Leroy Merlin vers la zone d’Épaville, qui a permis la restructuration du centre commercial La Lézarde et la naissance de nouveaux grands espaces de ventes.

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