Laurent Tapie commercialisera dès 2022 la D12, une Formule 1 homologuée pour la route, premier modèle pour faire renaître la griffe de luxe Delage.
Une marque de voitures de luxe endormie depuis 1956, un champion du monde Formule 1, un businessman au nom bien connu dans le milieu des affaires, c’est l’équation qui doit relancer Delage.
Une marque star en faillite dans les années 50
Lancé en 1903, le constructeur a marqué l’histoire de l’automobile dans la première moitié du XXe siècle. Symbole de luxe né en banlieue parisienne, Delage s'est illustré dans le sport automobile en remportant notamment le titre de champion du monde des Grands Prix en 1927.
C’est cette histoire que Laurent Tapie, fils de l’homme d’affaires, a choisi de relancer cette année avec un tout nouveau modèle: la D12. Un nom hommage aux routières Delage qui portaient toujours un "D" comme patronyme, 12 marquant le nombre de cylindres du moteur.
"Delage est, avec Bugatti et Delahaye, l’une des plus belles marques de l’histoire de l’automobile française, expliquait Laurent Tapie à Paris Match en juin. Championne du monde des constructeurs en 1927, elle a établi un nombre impressionnant de records et brillé plus que toute autre dans les concours d’élégance. Passionné d’automobile depuis l’enfance, j’ai toujours eu envie de créer mon hypercar et quand je me suis lancé, il y a plus de deux ans, j’ai tout de suite pensé à Delage".
Après avoir fait faillite dans les années 30, la marque avait disparu en 1956. Ne subsistait qu’une association "Les Amis de Delage", qui assurait un lien entre les propriétaires de modèles Delage. Laurent Tapie a conclu un accord de licence exclusive avec une option d’achat.
"Au début de nos discussions, les membres de l’association se sont montrés assez frileux. Mais la qualité de notre équipe et le sérieux de notre projet les ont convaincus. Ils ont été emballés par la D12", poursuit Laurent Tapie dans Paris Match.
Plus de 350km/h de vitesse de pointe
La D12 se veut impressionnante. Son look rappelle une monoplace de Formule 1. Elle affiche plus de 1230 chevaux pour la version la plus puissante grâce à un V12 7,6 litres atmosphérique et un moteur électrique. Une version à seulement 900 chevaux sera également disponible et selon Le Maine Libre, la D12 disposera d’un mode de conduite 100% électrique dédiée à la ville. Pour le reste, la D10 pourrait atteindre en vitesse de pointe les 360km/h!
De quoi répondre aux ambitions élevées de Laurent Tapie: battre le record du tour de la boucle nord du Nürburgring, où se mesurent toutes les supercars. Une manière d’aller se battre face à Bugatti, qui revendique le titre de voiture la plus rapide au monde.
Pour atteindre de telles performances, Delage bénéficiera des compétences du champion de monde de Formule 1 Jacques Villeneuve, en charge de la mise au point du véhicule, les sensations rappelant celles de la Formule 1. Benoit Bagur prend lui le poste de directeur technique, il avait auparavant officié en WTCC chez Seat. La supercar sera produite en France, le V12 a été développé en interne avec des éléments venus d’Australie, comme l’expliquait en novembre au Maine Libre Laurent Tapie.
Plus de deux millions d'euros
La D12 n’en est pour le moment qu’à la version prototype et la pandémie de covid-19 a reporté les différents évènements (salon automobile de Genève, Grand Prix de Formule 1 de Monaco) où la supercar devait être présentée.
Selon AutoPlus, cinq acheteurs auraient déjà fait connaitre leur intérêt, une présentation ayant été réalisée à des clients en Californie en fin d’année dernière. Tarif annoncé: autour des 2 millions d’euros, dans la lignée des prix pratiqués par les Bugatti, Pagani et autres fabricants d’hypercars ultra-puissantes. Laurent Tapie espère fabriquer une trentaine de D12 d’ici cinq ans. Les premières livraisons sont attendues début 2022.
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