
Brooke Sutherland, chroniqueuse de la rubrique opinion de l’agence Bloomberg, l’a elle-même qualifié de « curious case » (cas curieux). Malgré les graves difficultés dans lesquelles General Electric (GE) se débat depuis cinq ans, et des dizaines de milliers de suppressions d’emplois, son PDG, Larry Culp, va toucher un faramineux bonus. « Curieux », en effet, car le conseil d’administration a fortement réduit ses exigences pour garder un patron qui a commencé à redresser la barre.
M. Culp aurait en effet mis sa démission dans la balance, indiquent plusieurs médias américains. Mi-août, alors que le groupe de Boston accuse de nouvelles pertes, dans sa division Aéronautique cette fois, son contrat a été prolongé jusqu’en 2024, avec une option pour une année supplémentaire. Et son plan de rémunération revu à la hausse… par la baisse des objectifs financiers qui lui avaient été assignés à son arrivée chez GE, en octobre 2018.
Si l’action atteint au moins 10 dollars (au lieu de 19 dollars auparavant) et s’y maintient trente jours, il empochera 47 millions de dollars en stock-options. Elle a dépassé le seuil des 10 dollars à Wall Street en novembre, et les banques d’affaires jugent que la santé financière du colosse malade s’améliore. L’ancien PDG de Danaher pourra même toucher 230 millions de dollars si l’action grimpe jusqu’à 17 dollars (contre 31 dollars dans le « package » salarial de départ) − un objectif tout à fait réalisable d’ici à 2025.
Recentré sur trois métiers
Les perspectives d’une sortie de la crise sanitaire, ouvertes par les vaccins contre le Covid-19, et d’une plus franche reprise économique doivent bénéficier à GE, désormais recentré sur trois métiers : les gros équipements pour centrales électriques (turbines, réseaux…), les moteurs d’avions (le LEAP fabriqué avec le français Safran, entre autres) et les énergies renouvelables (éoliennes terrestres et maritimes). Mais la société a toujours de grosses difficultés à générer de gros flux de trésorerie disponible (free cash flow) et reste lourdement endettée.
« C’est scandaleux, s’est indigné Carl Kennebrew, président de l’IUE-CWA, le syndicat de salariés de GE. Comment GE peut-il justifier ce type de gros bonus alors que les travailleurs, leurs familles et les communautés souffrent des suppressions d’emplois et des délocalisations ? » Cet argent doit, selon lui, être « investi dans les usines américaines de GE, nos emplois ». M. Culp a amélioré la situation financière, mais grâce à de nombreuses cessions d’actifs et à un coût social élevé. Début mai, le groupe a annoncé 13 000 suppressions d’emplois dans l’aviation, et d’autres se profilent.
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