DÉCRYPTAGE - Le géant français de l'automobile a annoncé ce vendredi une perte nette de près de huit milliards d'euros en 2020. Un bilan d'autant plus mauvais que de nombreux concurrents ont, malgré la crise, engrangé de solides bénéfices lors du dernier exercice.
- Maxence GEVIN
Une addition des plus salées. Renault, déjà fragilisé avant la crise du coronavirus, a enregistré une perte nette de près de 8 milliards d'euros en 2020. Si le résultat du second semestre semble encourageant ("seulement" 660 millions de pertes, contre 7,3 milliards au premier semestre), le géant français est sans aucun doute l'un des acteurs qui a le plus souffert sur le marché de l'automobile lors de l'année écoulée. Les ventes ont ainsi plongé de 21,3% par rapport à 2019, avec moins de trois millions de véhicules vendus. Le groupe au losange n'a pas non plus été aidé par les performances de Nissan puisque le déficit de son partenaire japonais pèse 4,9 de ses presque 8 milliards d'euros de pertes.
Malgré tout, les motifs d'optimisme existent pour la firme qui a engagé un plan d'économies de plus de 2 milliards d'euros sur trois ans. Ils sont réels et les résultats d'un second semestre "encourageant" sont là pour le prouver. "Nous avons confiance dans la capacité de redressement de Renault", a d'ailleurs indiqué ce vendredi Bruno Le Maire. Même si certains ont mieux résisté, le marché automobile dans son ensemble (-14% par rapport à 2019) a subi de plein fouet la crise du coronavirus. "Il s’agit de la pire crise qui ait jamais touché l’industrie automobile", estime même Eric-Mark Huitema, directeur général de l’Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA).
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PSA sévèrement touché
Ainsi, certains concurrents ne sont pas forcément beaucoup mieux lotis que la firme au losange. Les ventes du constructeur français PSA ont ainsi chuté de près de 28% au niveau mondial en 2020, s'effondrant notamment en Chine (-57,7% à 45.965) et en Europe (-29,7% à 2,1 millions). Citroën (-30,8%) et Opel (-34,5%) ont particulièrement pesé sur la trajectoire commerciale du groupe qui a fusionné avec l'italo-américain FCA (Fiat-Chrysler) début janvier. Les marques Peugeot (-20,5%) et DS (-17,4%) ont, elles, moins souffert, mais le coup reste tout de même rude. De manière générale, le marché automobile français dans son ensemble a nettement reculé lors de l'exercice écoulé. Les ventes ont en effet reculé de 25% dans l'Hexagone, retombant au niveau de 1975.
Volkswagen, Toyota et General Motors toujours dans le vert
Toutefois, la concurrence à l'étranger semble, elle, tirer son épingle du jeu malgré la crise sanitaire. À la tête de ces sociétés mieux loties ? Le monstre japonais Toyota qui a ravi l'an dernier à l'allemand Volkswagen la première place sur le marché automobile mondial en volume, en écoulant environ 9,53 millions de véhicules toutes marques du groupe confondues. Le constructeur a même communiqué un bénéfice de 15 milliards d'euros en 2020. Un gouffre par rapport aux résultats du groupe au losange. "Toyota se remet progressivement de l'impact du coronavirus" et "fait mieux que ses rivaux", observe auprès de l'AFP Satoru Takada, analyste automobile du cabinet d'études TIW. Petite ombre au tableau, "le yen fort" qui pourrait peser sur les bénéfices des constructeurs japonais à l'étranger.
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Volkswagen, malgré un fort recul de ses ventes (-15,2%), reste aussi dans le vert sur le dernier exercice avec un bénéfice de 4,48 milliards d'euros. D'autres géants ont également bien résisté à la crise, à l'instar de General Motors (+5,3 milliards d'euros), Daimler (+4 milliards d'euros). Même Tesla enregistre un bilan financier positif sur les douze derniers mois (+0,6 milliard d'euros).
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