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Veolia-Suez : « Comment l'opération pourrait-elle être autrement que guerrière ? » - Le Monde

Antoine Frérot, PDG de Veolia, à Longchamp, le 27 août 2020.

Pertes et profits. Les offres publiques d’achat (OPA) hostiles finissent-elles toujours mal, comme les histoires d’amour des Rita Mitsouko ? Au lendemain de l’OPA de Veolia sur les 70 % de Suez qu’il lui manque, lundi 8 février, le mantra boursier revient dans la bouche des adversaires de cette opération, qui devra d’abord être jugée conforme par l’Autorité des marchés financiers. Plutôt rares en France, les opérations hostiles ont connu des fortunes diverses. Quelle qu’en soit l’issue, le duel entre les deux géants de l’eau et des déchets restera un épisode majeur de l’histoire du capitalisme tricolore.

Au registre des échecs figure le premier raid à l’américaine lancé en France : en 1969, le patron du verrier BSN, Antoine Riboud, échoue dans son OPA contre Saint-Gobain, vénérable pilier de l’industrie hexagonale, sept fois plus gros que lui. En 1999, la BNP ne réussira pas mieux avec son offre publique d’échange sur la Société générale et devra se contenter de Paribas au terme d’une bataille homérique. Mais pour quelques défaites, combien de victoires d’assaillants déterminés !

Prédateur naturel

En 1988, c’est à la hussarde que Didier Pineau-Valencienne s’empare de Télémécanique dans sa stratégie de faire de Schneider un grand des équipements électriques. En 2016, Vincent Bolloré et Vivendi n’y vont pas non plus de main morte pour arracher l’éditeur de jeux vidéo Gameloft à la famille Guillemot. Ces opérations sont modestes comparées à deux raids qui ont marqué les esprits, car ils ont fait émerger des géants français dans leurs secteurs.

En juillet 1999, Thierry Desmarest, PDG de Total, lance une OPA surprise sur Elf Aquitaine, que les milieux financiers considéraient pourtant comme le prédateur naturel. Approuvée par l’Etat, l’opération donne naissance au quatrième groupe pétrolier mondial. En 2004, Sanofi-Synthélabo met trois mois (et 53 milliards d’euros sur la table) pour s’offrir Aventis et devenir n° 3 de la pharmacie dans le monde, échappant à l’appétit du géant suisse Novartis avec l’appui du gouvernement.

Le ministre de l’économie défend les mariages consentis… sauf celui de Carrefour avec le canadien Couche-Tard. « Le capitalisme ne peut être la guerre de tous contre tous », a tranché Bruno Le Maire, lundi, sitôt connue l’OPA de Veolia, réclamant toujours de l’amicalité. S’il y a de la conviction dans son affirmation, il y entre aussi le souci politique de se ranger du côté des Français, hostiles à des opérations qu’ils dénoncent souvent comme purement financières.

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