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Coronavirus : Jean Castex réunit syndicats et patronat pour se projeter sur « la sortie de crise » - 20 Minutes

Le Premier ministre Jean Castex à sa sortie de l'Elysée, le 24 février 2021. — Jacques Witt/SIPA

Si les indicateurs sanitaires suscitent de plus en plus d’inquiétudes, le gouvernement va réunir les organisations syndicales et patronales, ce lundi, pour une conférence de dialogue social. Objectif : tenter de se projeter à plus long terme avec des discussions sur la levée progressive des restrictions et les mesures de soutien à l’économie.

Le Premier ministre, Jean Castex, accompagné du ministre de l’Economie Bruno, Le Maire, échangera à partir de 15h30 avec les organisations syndicales et patronales en visioconférence. La ministre du Travail Elisabeth Borne, qui a annoncé dimanche avoir été testée positive au Covid-19, suivra la conférence à distance.

Trouver « le bon dosage »

Le gouvernement souhaite élaborer avec les partenaires sociaux une « méthode pour à la fois travailler sur les scénarios de levée de restrictions sanitaires » et « trouver le bon calendrier, le bon dosage » pour « travailler au débranchement progressif des aides ». Le moment peut sembler paradoxal, alors que la situation sanitaire extrêmement tendue en Île-de-France fait la Une, contraignant à déprogrammer les opérations non urgentes et à transférer des patients. Mais pour le patron de la CFDT Laurent Berger, il est important d'« anticiper » et d’éviter un arrêt « brutal » des aides aux ménages et aux entreprises.

« Nos concitoyens ont besoin d’entendre aussi un discours positif et le discours positif, c’est de commencer à dire comment on sort de cette crise, comment on accompagne le rebond », complète le président de la CFTC Cyril Chabanier. « Il faut anticiper, mais attention à ce qu’on ne ferme pas trop rapidement les robinets d’aide publique », prévient cependant Yves Veyrier (FO). Elisabeth Borne a déjà annoncé la tenue de « concertations sectorielles » pour préparer l’allègement des restrictions sanitaires et des mesures de soutien.

Prime à la deuxième ligne ?

Concrètement, le gouvernement devrait faire connaître lundi son arbitrage sur la durée et les conditions de la prolongation au-delà de fin mars des aides exceptionnelles à l’embauche des jeunes et au recrutement d’alternants qui ont permis d’éviter un effondrement de l’emploi des jeunes. Selon le ministère, près de 1,3 million de moins de 26 ans ont été embauchés en CDI ou CDD de plus de trois mois entre août et janvier, avec 340.000 demandes de prime (1.000 euros par trimestre de contrat pendant au maximum un an).

Côté alternance, il y a eu 495.000 demandes d’aide (5.000 euros pour un mineur, 8.000 pour un majeur). Les partenaires sociaux devraient aussi interroger le gouvernement sur la réduction de la prise en charge de l’activité partielle, pour l’instant repoussée de mois en mois. Autre point à l’ordre du jour : la question des travailleurs de la « deuxième ligne », ces travailleurs particulièrement exposés à la pandémie, notamment dans le commerce de détail, la propreté, le bâtiment, le transport routier, essentiels pour la continuité économique et dont les salaires et conditions de travail sont pour la plupart peu enviables. La ministre du Travail a lancé une mission sur le sujet, passant par la rédaction d’un rapport détaillé censé guider les discussions des partenaires sociaux dans les 15 branches les plus concernées.

Certains sujets mis de côté

Mais cela ne devrait pas aboutir avant plusieurs mois et le gouvernement réfléchit à un geste de plus court terme. Le Premier ministre pourrait demander aux partenaires sociaux de négocier les conditions de versement d’une prime exonérée de cotisations sociales. « Ce serait une bonne décision », a jugé le délégué général LREM Stanislas Guérini. Le patronat se laissera-t-il convaincre ? Selon plusieurs syndicats, le Medef s’est montré très hostile à l’idée lors d’une réunion vendredi avec le ministère du Travail. Laurent Berger invite l’Etat à « faire pression sur les branches ».

« Les entreprises sont aidées assez massivement, y compris dans ces secteurs-là », a-t-il souligné. La CGT continue d’insister sur la nécessité d’une « augmentation immédiate des salaires », et plus particulièrement du Smic. « Le risque d’une prime, c’est un effet de substitution à des augmentations pérennes de salaires », alerte Yves Veyrier. Pour cette conférence, le gouvernement a mis de côté les sujets qui fâchent : la réforme de l’assurance chômage, unanimement décriée par les partenaires sociaux, a été décidée en amont. Et ni la réforme des retraites, ni les déficits sociaux ne sont à l’ordre du jour.

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