Fin juin, un consortium emmené par Volkswagen avait déjà proposé de racheter la majorité des parts du leader européen de la location de voitures mais l'offre avait été jugée insuffisante.
La deuxième tentative aura été la bonne. Europcar va changer de main. Le conseil d'administration du loueur de voitures a annoncé ce mercredi avoir approuvé l'offre de rachat d'un consortium mené par Volkswagen dont le conseil de surveillance a approuvé la transaction lors d'une session extraordinaire, ce même jour.
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L'offre publique d'achat pourrait être «déposée auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF) à la fin du troisième trimestre de 2021, et finalisée au cours du quatrième trimestre de 2021 ou lors du premier trimestre de 2022», précise dans un communiqué Europcar.
Fin juin, un consortium emmené par Volkswagen avait proposé de racheter la majorité des parts du leader européen de la location de voitures. Avec une offre à 44 centimes par action, cela valorisait la société à 2,2 milliards d'euros. Les cinq fonds d'investissement qui sont devenus propriétaires d'Europcar fin 2020 (notamment Anchorage et Marathon) en convertissant leurs créances en actions avaient refusé l'offre, la jugeant insuffisante.
Ces derniers jours, Volkswagen et ses partenaires (le fonds britannique Attestor et le spécialiste néerlandais de la mobilité Pon) ont fait une nouvelle offre plus élevée : 50 centimes par action, ce qui valorise le loueur à 2,5 milliards. «Les administrateurs d'Europcar ont accueilli favorablement cet accord», affirme dans un communiqué le roi de la location de voitures.
Retour aux sources
Pour Volkswagen, c'est un retour aux sources. Le deuxième groupe automobile mondial avait vendu Europcar en 2006 à Eurazeo pour un peu plus de 3 milliards. Si le groupe de Wolfsburg remet la main sur cette ancienne filiale, c'est que la donne a changé dans l'automobile. Les constructeurs savent que la mode n'est pas à la possession d'une voiture mais à son usage. En clair, de plus en plus de consommateurs sont prêts à payer pour utiliser une voiture pour deux heures ou pour un week-end. Europcar, qui s'est aussi développé dans l'autopartage avec Ubeeqo, peut apporter cette expertise à Volkswagen. Lui apprendre comment ajuster les flottes en fonction de la demande, vendre les véhicules quand ils ne sont plus adaptés aux besoins.
«Construire une plateforme de mobilité leader» est «un pilier important» de la stratégie «New Auto» de Volkswagen, présentée début juillet, a confirmé le PDG de Volkswagen Herbert Diess dans un communiqué distinct. «Europcar contribuera, avec son management de flotte et son vaste réseau de stations, à ce que Volkswagen atteigne plus rapidement ses objectifs dans le domaine des services de mobilité», a-t-il souligné. L'acquisition est «un pas significatif pour devenir leader du marché de la mobilité individuelle dans une ère électrique et connectée», selon le groupe allemand, qui veut devenir N°1 mondial de la voiture électrique.
«Des opportunités de croissance uniques»
De son côté, le président du conseil d'administration d'Europcar, Alexandre de Juniac, a déclaré que Volkswagen était «un partenaire de longue date» du loueur, Pon «un expert dans les services internationaux de mobilité», et Attestor «un partenaire-clé dans la restructuration du groupe». «Leurs forces, combinées aux actifs d'Europcar Mobility Group et sa feuille de route, pourraient ouvrir des opportunités de croissance uniques dans les écosystèmes de la mobilité», a-t-il ajouté.
Mais en reprenant Europcar, Volkswagen va trouver une situation dégradée : très touché par la crise sanitaire, le loueur a encore perdu 123 millions au premier semestre. En termes d'emploi, ce rachat «ne devrait pas avoir d'effet significatif» sur les 10.000 salariés actuels d'Europcar, ni sur «les principes de management des ressources humaines» de la société, selon Europcar.
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