
Les carburants ont atteint de nouveaux records, la semaine dernière. La facture ne cesse d'augmenter depuis mi-décembre.
C'est une envolée remarquable et ininterrompue, ressentie de plus en plus durement par les automobilistes français. Selon les dernières données publiées ce lundi par le ministère de la Transition écologique, la semaine dernière, les prix des carburants ont atteint de nouveaux sommets.
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En hausse continue depuis mi-décembre, la facture du plein n'a jamais été aussi élevée. Dans le détail, le litre de gazole a atteint 1,6854 euro, en hausse d'un peu moins de deux centimes en une semaine. Le litre de SP95 coûtait 1,7654 euro en moyenne, quand celui de SP98 s'établissait à 1,8210 euro. Du jamais vu.
Les prix ont largement dépassé les niveaux observés lors de la crise des «gilets jaunes», en octobre 2018 : le litre de gazole coûtait alors 1,53 euro, et celui de SP98 1,64 euro. Soit, respectivement, seize et dix-huit centimes de moins. De même, les niveaux observés à l'orée de la crise sanitaire semblent bien loin : le litre de gazole coûtait alors 1,49 euro, début janvier 2020, et celui de SP98 1,61 euro.
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Sans surprise, la hausse se répercute dans les stations, sur le terrain : dans certains lieux, comme sur l'Île-d'Yeu ou dans plusieurs stations parisiennes, le litre de gazole s'approche voire franchit la barre symbolique des deux euros. La facture s'annonce donc salée pour les automobilistes et autres conducteurs de véhicules motorisés.
Un sujet devenu majeur dans la campagne présidentielle
Préoccupante, la hausse des prix est entraînée par la forte demande mondiale, qui fait gonfler le cours du baril sur les marchés. En décembre dernier, le baril de Brent s'établissait ainsi à 74,17 dollars en moyenne, l'un des niveaux les plus élevés depuis plusieurs années. La situation pourrait mettre un moment avant de se décanter : «quand on est très dépendants d'une forme d'énergie [...] et que, de temps en temps, il n'y en a pas assez, il y a des fortes hausses de prix», commentait ce lundi sur RTL Jean-Marc Jancovici, à la tête du think-tank «The Shift project». «Tant qu'on n'aura pas décarboné l'économie [...], toute insuffisance d'offre se traduira par ce genre d'épisode», ajoutait l'ingénieur.
Indemnité inflation de 100 euros, relèvement du barème d'indemnité kilométrique pour les ménages utilisant un véhicule dans le cadre de leur activité professionnelle... Le gouvernement a multiplié les mesures, depuis octobre, pour soulager les consommateurs parfois tributaires de leur voiture dans leur vie quotidienne. Le souvenir de la grogne sociale et des manifestations spectaculaires des «gilets jaunes» plane au-dessus de ce dossier épineux. En Outre-mer, où la mobilisation avait été forte, le gouvernement a lancé une mission visant à analyser «la structure de prix des différents types de carburants et du gaz embouteillé».
De leur côté, les distributeurs, comme E. Leclerc et Casino, proposent régulièrement des opérations «prix coûtant» pour éponger une partie de la facture. Les oppositions, quant à elles, multiplient les propositions - rejetées jusqu'ici par l'exécutif -, allant du blocage des prix à la baisse de la TVA sur les carburants, pour les considérer comme des produits de première nécessité. Car si la hausse actuelle est due aux fluctuations du marché, une part majeure du prix final payé par le consommateur - entre 55% et 60% - vient des taxes sur le plein d'essence. Dont la fameuse «TVA sur la taxe», représentant, par exemple, 12 centimes sur un litre de gazole à 1,69 euro.
Ressentie partout en Europe, la hausse est aussi scrutée de près par Bruxelles. Fin janvier, le commissaire européen Thierry Breton s'est prononcé pour des «chèques spécifiques» ciblés plutôt qu'une baisse unilatérale des taxes sur les carburants. Il faudra accompagner les ménages «jusqu'à l'été», a alors ajouté le représentant. Les automobilistes sont prévenus.
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