
Comment redistribuer les richesses ? Bien au-delà de la Bourse de Paris, le débat est reparti de plus belle avec la publication, jeudi 10 février, du résultat net 2021 du groupe TotalEnergies (ex-Total). Sur un chiffre d’affaires de 205 milliards de dollars (179,4 milliards d’euros), la multinationale pétrolière et gazière a réalisé un bénéfice de 16 milliards de dollars en 2021. Une somme record, après la perte de 7 milliards de dollars en 2020, année marquée par la récession due au Covid-19 et par des dépréciations d’actifs.
Les autres majors tirent aussi un gigantesque profit du rebond pétrolier (+ 82 %, fin 2021, pour le baril de brent, par rapport à fin 2020) et de la surenchère encore supérieure du gaz. En particulier, l’américaine ExxonMobil et l’anglo-néerlandaise Shell, avec 23 milliards et 20,1 milliards de dollars de bénéfices respectifs. Mais aussi l’américaine Chevron (15,6 milliards) et la britannique BP (7,6 milliards).
Le 9 février, comme s’il s’agissait de parer à toute polémique sur ses mégaprofits en pleine flambée des prix à la pompe, TotalEnergies annonçait deux petits gestes commerciaux à destination des ménages français. Il s’agira d’une ristourne dans ses stations rurales et d’un « chèque gaz » de 100 euros pour ses clients en précarité énergétique. Coût de la « solidarité », selon le groupe : environ 50 millions d’euros.
La moitié des profits iront rémunérer les actionnaires
A deux mois de l’élection présidentielle, le candidat écologiste Yannick Jadot a ironisé, mercredi 9 février, sur LCI, sur « la charité de Total vis-à-vis de ses consommateurs ». « Comme au Moyen Age, ces nouveaux seigneurs du quartier de la Défense balancent leurs miettes depuis leur gratte-ciel », a raillé le communiste Fabien Roussel, dans un communiqué, à propos des dirigeants de l’entreprise. Avant de proposer surtout autre chose, afin de faire « baisser le prix du litre d’essence pour tous les Français » : ne pas verser de dividendes cette année.
Au titre de l’exercice 2021, au moins la moitié (8 milliards de dollars) des profits de TotalEnergies iront rémunérer ses actionnaires en dividendes. En complément, le groupe compte dépenser 2 milliards de dollars en rachats d’actions au seul premier semestre 2022. Une pratique censée soutenir le cours du titre en Bourse. Déjà, en 2020, même au plus fort de la crise sanitaire, et malgré un baril de brent au plus bas, l’entreprise avait tenu à les choyer. A l’inverse, Shell avait réduit les dividendes pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale.
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