
Alors que l'offensive militaire russe redouble d'intensité en Ukraine, les Bourses ont connu une semaine de correction des marchés. La pire semaine même pour l'indice CAC 40 depuis mars 2020 : l'indice parisien a perdu en cinq séances près de 10% et 4,97 % sur la seule séance de vendredi. L'indice flirte désormais les 6.000 points et a pulvérisé à la baisse sa moyenne mobile à un an, signe d'un véritable retournement de marché.
La tendance est également baissière à Wall Street, le son du canon en Europe faisant fi des bonnes statistiques sur les créations d'emploi. L'indice VIX de volatilité des marchés actions, surnommé « l'indice de la peur », a même grimpé à 45 points en Europe, tout en restant bien inférieur à son niveau de mars 2020.
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« Nous faisons le dos rond mais il existe toujours de l'appétence pour les actions et chacun attend un signal positif pour revenir sur le marché », confie un gérant. Toutefois, les gérants commencent à réduire leur exposition aux actions de leurs portefeuilles, généralement à neutre. Et, pour la première fois depuis 2020, il commence à avoir des sorties de cash des fonds actions, au profit des fonds obligataires.
Fragilisation des bénéfices
De fait, aucun signal positif se manifeste pour l'heure, à moins que les banques centrales modèrent plus clairement leur politique de resserrement monétaire ou qu'un répit apparaisse sur le front ukrainien. Mais le président russe Vladimir Poutine semble engagé dans une guerre à outrance et a plusieurs fois réaffirmé qu'il irait au bout de ses objectifs militaires, l'occupation complète de l'Ukraine.
Pour l'heure, seuls les résultats des entreprises ont permis aux indices boursiers de résister à cette crise sans précédent en Europe. Mais « le sauve-qui-peut » sur les actifs russes pourrait avoir de lourdes conséquences sur les résultats du premier trimestre des entreprises exposées à la Russie, avec des dépréciations massives d'actifs.
Avec, en germe, un début de révision à la baisse des anticipations de résultats pour 2022. D'autant que la flambée des prix des matières premières va finir par peser sur les marges des entreprises dont le taux de marge a connu un pic historique depuis 2005 à 9,3%. Difficile d'imaginer que ce niveau peut perdurer avec des taux d'intérêt en hausse, un prix du baril à des records et une forte inflation des coûts.
Est-ce pour autant le signal d'un nouveau cycle de marché baissier ? Eric Galiègue, analyste de marché chez Valquant Expertyse, le pense : « une consolidation est en cours et elle est nécessaire. Mais le risque d'une remise en cause de la tendance haussière est réel pour les prochaines semaines, en raison notamment de la hausse durable du pétrole, de la hausse des taux et de la fragilisation des bénéfices en 2022 ».
Les banques centrales pourront peut-être donner une lueur d'espoir aux marchés la semaine prochaine.
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