
Éleveurs, pêcheurs, transporteurs... Le premier ministre a présenté ce mercredi un dispositif pour accompagner les entreprises et les particuliers face aux conséquences économiques de la guerre en Ukraine.
«Ce n'est pas un nouveau “quoi qu'il en coûte” mais une réponse ciblée» aux conséquences de la guerre en Ukraine, selon Bruno Le Maire. Le premier ministre Jean Castex a présenté ce mercredi le plan de résilience économique et sociale, aux côtés des ministres Julien Denormandie, Bruno Le Maire et Barbara Pompili. Voulu par Emmanuel Macron, ce dispositif doit accompagner les acteurs économiques qui font face à la flambée des prix de l'énergie et des matières premières. La séquence, hautement politique à quelques semaines de l'élection présidentielle, était attendue de pied ferme par les entreprises et les ménages.
À lire aussiLa résilience, dernière trouvaille sémantique du quinquennat Macron
Le Figaro fait le point sur les principales annonces :
L'État prendra en charge une part des surcoûts des entreprises très consommatrices d'énergie
Pour «préserver les secteurs exposés», Jean Castex annonce une aide spéciale pour les entreprises dont les dépenses en énergie (gaz, électricité) pèsent plus de 3% du chiffre d’affaires. L’État s’engage à prendre en charge la moitié du surcoût lié à la hausse des prix, et ce «quelle que soit la taille ou le secteur» de l’entreprise en question. Quelques conditions cependant : les entreprises devront démontrer que leur facture de gaz ou d’électricité a augmenté de plus de 40% depuis le début de la crise ukrainienne et qu’elles réalisent une perte d’exploitation, a précisé Bruno Le Maire, qui a évalué cette mesure à 3 milliards d'euros .
À lire aussiPrix de l’énergie: une situation intenable pour certaines entreprises
Le plafond des prêts garantis par l’État relevé
Le plafond des prêts garantis par l’État est relevé et passe de 25% à 35% du chiffre d’affaires jusqu’à la fin du mois de juin. Par ailleurs, à partir du 1er juillet 2022, un nouveau PGE sera également rendu disponible pour les entreprises «particulièrement affectées» par la crise ukrainienne, à hauteur de 10% du chiffre d’affaires. Le gouvernement veut par ailleurs faciliter le report des charges pour les entreprises dont l’activité est affectée par la hausse des prix de l’énergie ou par des difficultés à l’export. Le gouvernement prolonge le dispositif d’activité partielle.
Des aides pour les pêcheurs et agriculteurs
Particulièrement touchés par la hausse des prix des carburants, les pêcheurs vont bénéficier d’une «aide financière exceptionnelle, équivalente à 35 centimes par litre» de gazole de pêche, dès «demain matin», a annoncé Jean Castex. Les agriculteurs, quant à eux, bénéficieront aussi, pendant quatre mois, d’aides s’élevant à «400 millions d’euros» pour compenser les pertes dues à «l’envolée du coût de l’alimentation animale». Autre mesure, un acompte «de 25% du remboursement de la TICPE sur le gazole non routier» leur sera versé rapidement.
À lire aussiHausse du gasoil : les pêcheurs bretons tirent la sonnette d'alarme
Les entreprises du secteur des transports bénéficient de la remise de 15 centimes sur l’essence
«Les quinze centimes doivent bénéficier aux entreprises de transport», affirme Jean Castex, qui précise que Jean-Baptiste Djebbari, ministre des Transports, doit recevoir les acteurs du secteur pour mieux les accompagner dans cette période de hausse des prix. Le gouvernement entend d’ores et déjà faciliter le remboursement de la taxe intérieure sur la consommation des produits énergétiques (TICPE), qui a normalement lieu à un rythme trimestriel, mais qui pourra désormais être réclamée de manière mensuelle.
À lire aussiPrix des carburants : les transporteurs routiers appellent à l'aide
La «remise carburant» étendue au gaz naturel véhicule et au GPL
Annoncée ce week-end par Jean Castex, la remise de 15 centimes par litre touchant les prix des carburants va être étendue «au gaz naturel véhicule (GNV) et au gaz de pétrole liquéfié (GPL)». L'exécutif attend aussi des distributeurs qu'ils «contribuent à ce dispositif, pour aller au-delà» des quinze centimes attendus jusqu'ici. Les premiers retours sont “positifs”, a salué le premier ministre : «le groupe Total a déjà donné son accord de principe pour aller au-delà».
À lire aussiBioéthanol, GPL : les alternatives aux carburants standards font le plein
Des aides ciblées pour les exportateurs
Le premier ministre a également annoncé des aides spécifiques pour les entreprises exportant une partie de leur production à l’étranger. Le gouvernement va réactiver «le chèque relance export, et le chèque relance VIE», et mobiliser l’assurance prospection pour les accompagner vers «de nouveaux marchés». Pour autant, les entreprises ne doivent pas «céder à la tentation du repli», a plaidé Jean Castex.
Le gouvernement va subventionner les entreprises souhaitant moins dépendre de matières premières russes
Un «appel à projet» va être lancé pour «subventionner, jusqu’à la fin d’année», les projets des acteurs souhaitant se dégager de leur dépendance vis-à-vis des intrants russes. Ces subventions atteindront «15% pour les grands groupes et 35% pour les petites entreprises», a précisé Bruno Le Maire.
Des mesures sur le moyen terme pour accélérer la transition énergétique
Rappelant l’objectif européen de se dégager du pétrole et du gaz russes d’ici 2027, Jean Castex a notamment plaidé pour un renforcement des capacités d’importations de gaz naturel liquéfié (GNL) et pour augmenter les capacités de production de biogaz. En outre, les stocks de gaz devront être remplis «dès cet été», a affirmé la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili. Des «mesures de simplification» seront présentées pour accélérer le développement des énergies renouvelables, également.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Plan de résilience : ce qu'il faut retenir des aides annoncées par Jean Castex - Le Figaro"
Post a Comment