L’inflation a continué à accélérer au mois d’avril pour atteindre 4,8 % sur un an, selon une première estimation publiée le 29 avril 2022 par l’Insee. L’estimation définitive doit être dévoilée le 13 mai. Sur l’ensemble de l’année 2021, elle était de « seulement » 1,6 %, ce qui était pourtant le niveau le plus haut depuis 2018. Une hausse des prix que les Français perçoivent au quotidien lorsqu’ils font leurs courses et leur plein d’essence, malgré la remise à la pompe financée par l’État et prévue pour durer jusqu’à fin juillet. Mais l’inflation a aussi d’autres conséquences.
Loyers
Si le contrat le prévoit, le loyer peut être révisé à l’initiative du bailleur privé une fois par an, soit à la date anniversaire, soit à une autre date fixée par le bail. Pour les logements sociaux, la révision se fait chaque année au 1er janvier. Dans tous les cas, c’est l’indice de référence des loyers (IRL), donné chaque trimestre par l’Insee, qui sert de base au calcul du nouveau montant.
Problème, il est directement lié à l’évolution des prix à la consommation (hors tabac et hors loyers). Au premier trimestre 2022, l’IRL a augmenté de 2,48 %. Il faut revenir à la crise de 2008 pour retrouver un tel bond. Et ce n’est qu’un début. Seule consolation pour les locataires, depuis 2015 (à la suite de la loi Alur), la révision ne peut plus donner lieu à un rattrapage rétroactif. Les propriétaires pouvaient auparavant réclamer des rappels remontant jusqu’à 5 ans ! Désormais, la révision ne s’applique que pour les loyers à venir à compter de la date de la demande.
Smic
Le montant du Smic est revalorisé automatiquement au 1er janvier de chaque année en fonction notamment de l’inflation. Mais il l’est aussi en cours d’année, si l’indice des prix à la consommation augmente d’au moins 2 % par rapport à l’indice constaté lors de la dernière évolution du montant du Smic.
D’où une nouvelle revalorisation au 1er mai 2022 (1 302 € net par mois pour 35 heures), et une autre à venir avant l’été comme l’a déjà annoncé le ministère de l’Économie. Le gouvernement peut aussi décider d’un coup de pouce pour aller au-delà de ces revalorisations mécaniques, mais ce n’est plus jamais arrivé depuis juillet 2012.
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Impôts
Le barème de l’impôt sur le revenu est constitué de cinq taux : 0 %, 11 %, 30 %, 41 % et 45 %. Ils s’appliquent chacun sur une tranche de revenus dont les limites sont traditionnellement revalorisées d’une année sur l’autre, en fonction de l’inflation prévisionnelle. Cela doit toutefois être prévu par la loi de finances. L’objectif étant d’éviter qu’une hausse de salaire en lien avec l’inflation fasse basculer les ménages dans la tranche supérieure et qu’on leur reprenne pour ainsi dire d’un côté, ce qu’on leur a donné de l’autre.
Pour la déclaration 2022 des revenus 2021, en cours, le barème a donc été rehaussé de 1,4 %. Parce qu’elles sont directement indexées sur celui-ci, d’autres valeurs ont aussi été revues comme le plafond de la déduction forfaitaire de 10 % pour frais professionnels (porté à 12 829 €) ou encore celui de la déduction des pensions alimentaires versées à des enfants majeurs (6 042 € par enfant).
Aides sociales
Revenu de solidarité active, Prime d’activité, Allocation adulte handicapé, allocations familiales… Le 1er avril dernier, de nombreuses prestations sociales et familiales versées par la CAF ont bénéficié d’une revalorisation annuelle de 1,8 % pour tenir compte de l’inflation. Bien loin des 4,8 % évoqués par l’Insee pour avril. Car depuis 2016, c’est la hausse des prix constatée sur les douze derniers mois qui est prise en compte. Et non les prévisions d’inflation pour l’année à venir.
Cela a le mérite d’être plus simple, mais pose des problèmes quand l’inflation s’accélère comme en ce moment. Pour que les prestations ne restent pas à la traîne, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé le soir de la victoire d’Emmanuel Macron qu’un coup de pouce aurait lieu cet été.
Retraites
En principe, les pensions doivent suivre le rythme de l’inflation. Et pourtant, à l’aide de quelques tours de passe-passe, la règle a été souvent mise à mal ces dernières années. Avec en plus la hausse des prélèvements, les retraités y ont globalement perdu. Avant d’être réélu, le président de la République Emmanuel Macron a promis de les indexer sur l’inflation « dès cet été ».
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