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Carburants : y a-t-il un risque de pénurie sur la route des vacances ? - Sud Ouest

« Lorsque la saison des vacances débutera en Europe et aux États-Unis, la demande en carburant augmentera. Il pourrait alors y avoir des pénuries : par exemple de diesel, d’essence ou de kérosène, surtout en Europe », a déclaré au Spiegel le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol.

Pas d’alarmisme

Le monde se trouve dans une crise énergétique sans précédent depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un producteur majeur d’hydrocarbures mais aussi de produits pétroliers raffinés comme le gazole. L’Union européenne vient aussi de décider un embargo partiel sur le pétrole brut russe dans les 6 mois et les produits raffinés dans les 8 mois. Au total, ce sont 90 % des exportations de pétrole russe vers l’UE qui seront arrêtées d’ici la fin de l’année.

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« L’Europe ne dépend pas seulement des livraisons de pétrole brut, mais aussi des importations de produits pétroliers. Et là, certains pays exportateurs comme la Chine imposent de premières interdictions d’exportation ; ils veulent sécuriser leurs propres consommateurs », alerte Fatih Birol.

Mais les professionnels français ne partagent pas cette vision alarmiste. « Nous ne prévoyons pas de pénurie en France, ni en pétrole brut, ni en gazole », réagit Olivier Gantois, président de l’Ufip Énergies et Mobilités, qui regroupe les grands groupes pétroliers en France. « Les approvisionnements sont déjà organisés. Heureusement, on n’attend pas le 3 juillet pour se demander si on va avoir du carburant pour les stations-service pour le week-end qui suit », souligne-t-il.

D’autres sources d’approvisionnement

Les acteurs avaient eu le temps de se préparer à un embargo qui ne sera d’ailleurs mis en place que progressivement, ajoute Francis Pousse, président de la branche des Stations-service et énergies nouvelles de Mobilians, organisation professionnelle du secteur automobile.

« L’ensemble de la filière cherche et trouve d’autres sources d’approvisionnement puisque ça fait deux mois que l’on sait que cela va se passer », souligne-t-il, en allusion aux longues discussions des Européens avant de parvenir à un compromis sur un embargo progressif.

« Aujourd’hui, le pétrole continue d’être importé » de Russie, a aussi rappelé la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, sur France Info. « Nous remplaçons au fil de l’eau, on n’a pas vocation à diminuer brutalement nos importations de pétrole » mais à les « diversifier », a-t-elle souligné.

La ministre a aussi rappelé l’existence de stockage stratégiques de brut et de produits finis, qui représentent normalement 29,5 % des volumes consommés en une année, soit plus de trois mois.

De « bonnes surprises » à venir ?

L’alerte de l’AIE, qui regroupe des pays développés, ne surprend pas pour autant les professionnels. Elle « est dans son rôle » et « envoie des messages à l’Opep », juge Olivier Gantois. Elle fait ainsi régulièrement des appels du pied au cartel pour lui demander d’augmenter ses volumes de production. Un message qui semble d’ailleurs avoir été entendu, puisque les producteurs ont annoncé jeudi une ouverture plus importante que prévu de leurs vannes cet été pour tenter de freiner l’envolée des cours.

D’autres bonnes « surprises » pourraient détendre le marché, concède aussi Fatih Birol, comme un accord sur le nucléaire iranien ou un essoufflement de la croissance chinoise.

Du côté des prix, le litre de carburant évolue en France à un niveau élevé mais loin des records du mois de mars, quand il dépassait les 2 euros, grâce en particulier à une ristourne à la pompe mise en place par le gouvernement.

Le litre de gazole valait en moyenne 1,8281 euro la semaine dernière et celui de super sans plomb 95-E10 1,9293 euro. Le second est ainsi redevenu plus cher que le premier, comme c’est traditionnellement le cas, sous l’effet de plusieurs facteurs, notamment la forte demande saisonnière de sans-plomb aux États-Unis.

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