Search

Le gouvernement réduit son objectif de croissance en 2022 à 2,5 % du PIB contre les 4 % prévus dans son budget - Le Monde

Bercy, le 21 mai 2022. Passation des pouvoirs au ministère de l’économie entre Olivier Dussopt et Gabriel Attal, qui entre au gouvernement Borne

L’élection présidentielle d’avril puis les tractations politiques suivant le scrutin législatif des 12 et 19 juin avaient maintes fois retardé l’échéance. Le gouvernement vient enfin d’ajuster sa prévision de croissance économique pour l’année en cours : le produit intérieur brut (PIB) ne devrait augmenter que de 2,5 %, contre 4 % prévus dans le budget voté en fin d’année dernière, a annoncé Bercy, mardi 28 juin. Depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, fin février, couplée aux difficultés d’approvisionnement en provenance de Chine, on savait la prévision de l’exécutif caduque. Le nouveau chiffre est légèrement plus optimiste que celui de la Banque de France, qui table sur 2,3 % de croissance.

En revanche, le déficit public ne devrait pas s’alourdir, en dépit des milliards d’euros dépensés par le gouvernement pour soutenir le pouvoir d’achat des Français. Il est toujours attendu à 5 % du PIB en 2022, comme prévu fin 2021. Bercy justifie cette bonne nouvelle par des recettes nettement meilleures. « Nous attendons 55 milliards d’euros de plus que prévu en 2022, dont 30 [milliards] découlant du dynamisme de l’activité de l’année précédente (…). C’est la démonstration qu’une politique tournée vers les baisses d’impôts et le travail produit des richesses et du financement pour la protection des Français », s’est réjoui Gabriel Attal, le ministre délégué aux comptes publics, dans une interview aux Echos, mercredi 29 juin. La hausse de l’emploi a permis d’engranger davantage de cotisations sociales, tandis que les recettes de l’impôt sur les sociétés et de TVA se montrent « très résilientes », indique Bercy.

Pas question toutefois de parler de « cagnotte », se récrie-t-on au ministère des finances : « Ce mot est absolument inacceptable. » En revanche, cette prévision de déficit « intègre les mesures du paquet pouvoir d’achat », qui doit être présenté en même temps qu’un projet de budget rectificatif, le 6 juillet, en conseil des ministres, et dont le coût avoisinera les 25 milliards d’euros, a précisé le ministre de l’économie Bruno Le Maire. « Nous n’avons donc pas de marge de manœuvre » pour intégrer des propositions coûteuses de la part des oppositions, assure-t-on à Bercy, laissant entendre que « si on donne d’un côté, il faudra reprendre de l’autre ».

Remise carburant prolongée

M. Le Maire a toutefois proposé de « tendre la main aux oppositions responsables » en suggérant dans Les Echos « une prolongation de la remise de 18 centimes [par litre de carburant] jusqu’à la fin de l’année, si les conditions économiques le nécessitent ». Le dispositif est pour l’heure censé s’éteindre progressivement après le mois d’août.

A Bercy, on écarte en revanche pour le moment toute taxation des « surprofits » d’entreprises. « On préfère des mesures avec des effets concrets pour les ménages », fait-on valoir, comme la prolongation de la remise de 10 centimes à la pompe demandée lundi par Bruno Le Maire au patron de Total – elle s’ajoutait jusqu’en mai aux 18 centimes de remise gouvernementaux. Le secteur des banques et des assurances a également été sondé, de même que l’armateur CMA CGM, qui s’est vu demander « un geste pour le transport des matières premières du bâtiment ».

La dette publique, elle, est attendue à 111,9 % du PIB en fin d’année, contre 113,5 % prévus initialement. Même si le dynamisme semble moins fort qu’en 2021, l’économie française devrait continuer de créer des emplois (80 000 postes au premier trimestre 2022). Ces projections sont faites avec une prévision d’inflation moyenne de 5 % en 2022.

Ces éléments devaient être communiqués mardi au Haut Conseil des finances publiques, chargé de donner son avis sur les hypothèses du gouvernement. En revanche, Bercy n’a toujours pas précisé quand le programme de stabilité, censé donner une vision de moyen terme de la trajectoire budgétaire, sera envoyé à Bruxelles. « Dans les prochaines semaines », promet-on. A la rentrée, Bercy présentera aussi une loi de programmation des finances publiques sur cinq ans, « qui confirmera la trajectoire de retour du déficit à 3 % du PIB en 2027 », indique M. Attal.

Quant à la loi de règlement, censée valider les comptes publics avant le 1er juin de chaque année, elle est toujours suspendue à la tenue d’un conseil des ministres, peut-être vendredi 1er juillet.

Adblock test (Why?)

https://news.google.com/__i/rss/rd/articles/CBMisQFodHRwczovL3d3dy5sZW1vbmRlLmZyL2Vjb25vbWllL2FydGljbGUvMjAyMi8wNi8yOC9sZS1nb3V2ZXJuZW1lbnQtcmVkdWl0LXNvbi1vYmplY3RpZi1kZS1jcm9pc3NhbmNlLWVuLTIwMjItYS0yLTUtZHUtcGliLWNvbnRyZS1sZXMtNC01LXByZXZ1cy1kYW5zLXNvbi1idWRnZXRfNjEzMjQyM18zMjM0Lmh0bWzSAQA?oc=5

Bagikan Berita Ini

0 Response to "Le gouvernement réduit son objectif de croissance en 2022 à 2,5 % du PIB contre les 4 % prévus dans son budget - Le Monde"

Post a Comment

Powered by Blogger.