Si E.Leclerc conforte sa place de leader de la grande distribution, certaines enseignes comme Lidl ont étonnamment reculé en mai.
L'inflation a signé son grand retour en avril en grande distribution. Après une hausse des prix de 3% en avril en grandes surfaces, au plus haut depuis 14 ans, elle s'est poursuivie en mai avec une hausse constaté par Iri de 3,81% tous circuits et produits confondus.
Dans ce contexte de tension sur le pouvoir d'achat, les consommateurs français semblent privilégier la sobriété plutôt que la concurrence. Selon Kantar, les dépenses de produits de grande consommation ont baissé de 1,8% en mai par rapport au même mois de 2021. En revanche, les parts de marché des différentes enseignes sont restées relativement stables sur le mois qui vient de s'écouler.
La plus forte progression est signée Casino avec un gain de 0,3 point mais il s'agit principalement d'un transfert d'enseigne entre Géant (qui perd 0,3 point sur le mois) et Casino.
La seule véritable progression sur le mois est signée E.Leclerc. L'enseigne a gagné en mai 0,2 point de part de marché avec un poids total de 22,6% des achats en grandes surfaces sur le mois. Le groupe bénéficie de sa bonne image prix (la meilleure de France avec Lidl) et certainement de l'activisme de son patron dans les médias pour vanter son "bouclier anti-inflation" sur une centaine de produits. Pour autant, le gain de 0,2 point est relativement modeste.
La surprise: Lidl recule
Derrière E.Leclerc, Intermarché fait du surplace (14,8% de part de marché), les hypers Carrefour ne progressent que de 0,1 point (9,1%), les supers Carrefour Market restent stables aussi (7%) et Auchan de gagne que 0,1% (6,3%).
Pas de grand mouvement donc en ce mois de mai à l'exception peut-être de Système U qui perd 0,3 point sur le mois.
Petite surprise en revanche: le recul de Lidl. La perte de l'enseigne est certes limitée (-0,1 point à 7,7% de part de marché) mais a de quoi surprendre dans un contexte de forte hausse des prix. Entre mars et avril, les enseignes de discount Lidl et Aldi avaient pourtant gagné 400.000 clients supplémentaires. En mai, alors que l'inflation s'est bien installée en grandes surfaces, Lidl a donc reculé et Aldi a enregistré une progression de seulement 0,1 point.
Les deux enseignes sont dans une situation paradoxale. Elles ont une bonne image prix auprès des consommateurs français mais font partie de celles qui ont du le plus augmenter leurs tarifs ces dernières semaines. Selon Iri, ce sont en effet les enseignes à dominante de marques propres (qui ont peu de marques nationales) qui sont le plus touchées par l'inflation. La hausse des prix a atteint 4,57% en mai dans ces circuits contre 3,71% dans les hypermarchés, 3,84% dans les supermarchés et 3,38% dans les drives.
Les produits vendus dans ces enseignes (comme les marques de distributeurs et les premiers prix des hypers) sont les plus sensibles aux hausses de matières premières qui représentent une part plus importante de leur prix final. En période d'inflation tirés par les coûts, le enseignes discount deviennent donc moins concurrentielles.
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