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Pourquoi les hausses successives du Smic pourraient piéger des millions de salariés - BFM Business

Avec cette quatrième hausse du Smic en 10 mois, les minima de branches professionnelles sont en majorité en dessous du Smic ce qui limite les progressions salariales dans les entreprises.

Et de quatre. Avec le retour de l’inflation, le Smic va de nouveau augmenter. La prochaine hausse du salaire minimum interviendra le 1er août et sera de 2,01%.

Il s'agit d'augmentations automatiques liées à l'inflation. Le Smic augmente dès que l’indice des prix progresse de 2% par rapport à la dernière augmentation. L’inflation ayant été confirmée à 5,8% en juin, le salaire minimum va donc de nouveau augmenter et ce, pour la quatrième fois en 10 mois: +2,2% en octobre 2021, +0,9% en janvier, +2,65% en mai et donc +2,01% en août.

En net, sur la base de 35 heures effectuées par semaine, le Smic sera aux alentours de 1328 euros par mois à partir du 1er août. Une hausse de près de 8% en moins d'un an. En septembre dernier, avant la première augmentation d'octobre, le Smic était de 1231 euros net par mois, soit près de 100 euros plus bas. Avec la hausse de la prime d’activité prévue de 4%, un célibataire au Smic bénéficiant de la prime d’activité pourra donc espérer recevoir 1540 euros net par mois.

Une bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat mais un risque pour un grand nombre de salarié: celui de se retrouver piégé au Smic pour des années. En 2021, 12% des Français étaient au Smic en France. Une proportion en légère baisse depuis 3 ans.

Mais avec les nombreuses hausses de ces derniers mois, cette part devrait augmenter et peut-être même dépasser le niveau record atteint en 2005. Cette année-là, près d'un Français sur six (16,3%) était payé au salaire minimum.

Le danger étant que même avec de l'ancienneté et de l'expérience, les salariés ne décollent jamais du Smic. Aujourd’hui 65% des branches professionnelles (112 sur les 171 plus importantes) ont en effet des minima de grille sous le Smic.

46 échelons sous le Smic

Cela ne veut pas dire que les salariés de ces secteurs d'activité sont payés moins que le Smic, ce qui est illégal. En revanche, les évolution de salaires peut être décorrélées des évolutions de carrière. L'employeur doit payer son salarié au Smic mais n'est pas tenu de l'augmenter si les minimas de sa branche sont inférieurs au salaire minimum légal.

Dans le secteur des hôpitaux privés par exemple, 46 échelons sont inférieurs au Smic. Un salarié avec 15 ou 20 ans d’ancienneté peut donc être payé comme un débutant.

Sous la pression du gouvernement, les partenaires sociaux ont accéléré la cadence de négociation des grilles de rémunération au sein des branches. De 85% en mai, la part des branches professionnelles en dehors des clous a reculé à 65% fin juin.

Au ministère du Travail, on veut passer désormais à la vitesse supérieure. Le projet de loi sur le pouvoir d'achat prévoit la fusion de branches récalcitrantes en cas de renégociation salariale trop lente.

Le gouvernement a donc décidé de menacer les branches qui ne négocieraient pas plus vite la mise à jour des grilles conventionnelles. Celles qui n’augmenteront pas leur minima seront fusionnées avec des branches plus vertueuses.

Frédéric Bianchi

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