Non, l’économie américaine n’est pas en récession, ni même au bord de la récession. Ceux qui avaient encore des doutes n’en ont assurément plus depuis aujourd’hui et la publication par le Bureau des statistiques du travail du rapport sur l’emploi pour le mois de juillet, dans lequel il apparaît que la première économie mondiale a créé plus de 500.000 postes le mois dernier « L'accélération inattendue de la croissance de la masse salariale en juillet, conjuguée à la nouvelle baisse du taux de chômage et à la reprise de la pression salariale, ridiculise les affirmations selon lesquelles l'économie est au bord de la récession », commente l’économiste Michael Pearce, chez Capital Economics.
528.000 postes non agricoles ont été créés aux Etats-Unis, soit deux fois plus que ce que les économistes avaient anticipé. C’est aussi au-delà de ce à quoi les Etats-Unis avaient habitué la Bourse ces derniers mois (une moyenne de 457.000 par mois sur les six premiers mois de l’année). Là-bas, l’emploi total est même revenu à son niveau de février 2020, avant la crise sanitaire.
Les créations d’emplois ont touché tous les pans de l’économie. Elles ont été particulièrement nombreuses dans les secteurs des loisirs et de l'hôtellerie (+96.000), des services aux entreprises (+89.000) et des soins de santé (+70.000). « Rien n'indique que le ralentissement de l'activité dans les secteurs du logement et de l'industrie manufacturière se traduise par un affaiblissement de la croissance de l'emploi », constate Michael Pearce.
A nouveau, le relèvement de 0,75 point sur la table
Devant un marché du travail aussi « hot », suivant le qualificatif de l’économiste, le scénario rêvé de la Bourse selon lequel la banque centrale américaine allait bientôt arrêter de relever les taux d’intérêt (parce que l’inflation commençait à se calmer), et même les abaisser en début d’année prochaine, vient d’être battu en brèche, là où les nombreuses déclarations en ce sens de plusieurs banquiers centraux cette semaine n’y avaient rien fait. La présidente de la Fed de San Francisco, Mary Daly, avait notamment déclaré que le travail de la banque centrale américaine était « loin » d'être terminé en matière de lutte contre l'inflation.
A nouveau, d’après les calculs du CME à partir des produits dérivés sur Fed Funds, les opérateurs du marché de la dette voient la Fed relever ses taux directeurs de 75 points de base, dans une fourchette de 3 à 3,25% (probabilité implicite de près de 70%), et non plus de seulement 50 points de base juste avant la publication de la statistique.
Le Cac 40 a perdu 0,63% aujourd’hui et clôture en dessous du seuil des 6.500 points, à 6.472,35 points, avant la publication, mercredi prochain, de l’indice des prix à la consommation des Etats-Unis pour le mois de juillet. Les chiffres relatifs aux salaires dans le rapport sur l’emploi font craindre une inflation auto-alimentée. En juillet, le salaire horaire moyen a augmenté plus que prévu, de 0,5% par rapport à juin et de 5,2% sur un an (4,9% attendu par le consensus en juillet, après 5,1% le mois précédent).
Les banques et TotalEnergies en ont profité
Sur le marché de l’obligataire où, pourtant, le mois d’août est réputé pour être le meilleur mois de l’année, les taux des dettes souveraines sont repartis à la hausse (et donc leur prix baisse). Le rendement des obligations à dix ans des Etats-Unis se tend de quasiment 20 points de base, à environ 2,86%. Les rendements des titres de dette à échéances plus courtes montent également, mais moins fortement. La courbe des taux se re-pentifie à mesure que les craintes de récession dans la première économie mondiale s’éloignent, ce qui a profité aux banques qui font ce qu’on appelle de la transformation d’échéance : elles empruntent à court terme pour prêter à long terme.


Au niveau européen, l’indice sectoriel du métier a gagné presque 1%, la meilleure performance juste derrière l’indice des entreprises du secteur des « ressources de base » (mines), et devant les pétrolières. A Paris, Crédit Agricole a encore gagné 2% sur le Cac 40, après déjà une belle hausse hier, dans le sillage de la publication de ses comptes du deuxième trimestre, meilleurs que prévu, grâce à une activité record pour le pôle de banque d’investissement (ventes de produits de couverture aux entreprises contre les variations de taux, de devises, de matières premières).
Les craintes de récession, en Angleterre notamment, où la banque centrale du pays l’a carrément annoncée pour la fin d’année, expliquent la chute de 12% des prix du pétrole cette semaine. Mais quand bien même le cours du Brent de la mer du Nord reste, ce vendredi, sous le seuil des 100 dollars le baril, il remonte depuis 14 heures 30. A l’heure de la clôture de la Bourse de Paris, il s’échange à près de 96 dollars (+2% par rapport à hier).
TotalEnergies, en baisse l’essentiel de la séance, clôture sur un gain de 0,5%.
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