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Sous pression américaine, l'OPEP consent à une augmentation minime de sa production de pétrole - Le Monde

’usine de traitement du pétrole Saudi Aramco, à Abqaïq (Arabie saoudite), le 20 septembre 2019.

Beaucoup de bruit pour rien. Alors que les appels du pied des Occidentaux s’étaient multipliés ces dernières semaines, et que le président américain, Joe Biden, s’était même rendu à Riyad à la mi-juillet pour obtenir de l’Arabie saoudite qu’elle ouvre les vannes, et ce afin de juguler la flambée des prix, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) n’aura finalement décidé qu’une hausse à peine plus que symbolique de sa production d’or noir.

A l’issue de sa dernière réunion, qui s’est tenue mercredi 3 août, à Vienne, les pays membres du cartel sont convenus d’une hausse, certes, mais de seulement 100 000 barils par jour pour le mois de septembre, ce qui, au regard des barils supplémentaires fixés les mois précédents, soit respectivement 432 000 puis 648 000, s’avère marginal.

« Alors que certains y voient un échec de l’initiative diplomatique américaine du mois dernier, dans les faits, l’un des vrais enjeux reste la capacité de l’OPEP à produire plus », souligne Vincent Manuel, directeur des investissements chez Indosuez Wealth Management. Aujourd’hui, le cartel et ses partenaires affichent un retard de l’ordre de 2,8 millions de barils de moins par jour par rapport au dernier accord de relèvement de la production, en juin.

La moitié de ce manque de production provient essentiellement de la Russie (1,4 million de barils par jour), du Nigeria et de l’Angola, tandis que l’Arabie saoudite produit légèrement en deçà de son quota et que les Emirats arabes unis sont en ligne. « L’Arabie saoudite et les Emirats pourraient, en théorie, produire conjointement 2 millions de barils de plus par jour », détaille Vincent Manuel. Outre des difficultés techniques, la géopolitique peut expliquer le peu d’entrain à bouger, explique-t-il : « Même si l’Arabie saoudite était disposée à répondre aux demandes américaines, des pays partenaires comme la Russie – qui ont leur mot à dire sur le relèvement des quotas – veulent maintenir des prix élevés. »

Résultats record

Malgré cette décision jugée comme un non-événement sur les prix, le West Texas Intermediate (WTI) a reflué à 90,66 dollars (89,18 euros) le baril après le net gonflement des réserves commerciales de pétrole brut aux Etats-Unis. Depuis les débuts de la guerre en Ukraine, le 24 février, et les spéculations autour de la production russe, ce dernier avait touché un plus haut, en mars, à 123,70 dollars, niveau auquel il est revenu vers la mi-juin, avant de glisser vers les 95 dollars. Au cours des trois derniers mois, ce tassement des cours coïncide avec les premiers signes de récession, la baisse des taux longs et les craintes sur la demande chinoise sous l’effet de la reprise de la politique « zéro Covid » de Pékin.

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